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Message par Ely Julia Ven 31 Juil 2009 - 20:05

Vendredi 31 Juillet 2009

(Je suis désolée, je ne sais pas pourquoi mais les spoilers ne fonctionnent pas [et c'est pas faute d'avoir essayé])


Tu as été la première personne à me connaître (pauvre de toi !). Tu savais tout de moi et il m’arrivait de me demander
si je n’étais pas un livre ouvert pour toi ^^. Tu savais combien je pouvais détester ma façon d’écrire tellement impersonnelle et toujours brouillon à force de longueur et d’accumulations (qui sont beaucoup de maladresses chez moi), tout autant que j’admirais ceux qui arrivaient réellement à rendre leurs personnage vivants. Les auteurs qui réussissaient à réellement être leurs personnages sont un peu mes idôles. leurs personnages peuvent même diriger leurs créateurs (dixit quelques uns d’entre eux), ce que j’admire et comprend bien que la manière d'y arriver m'échappe... Leurs œuvres sont toujours vivantes, elles nous touchent d’une façon ou d’une autre. Certains auteurs arrivent à rendre des atmosphères, des tournures géniales, et leurs textes, leurs style, semblent, même courts, clairs et maitrisés et tellement intelligents.


Je suis sure que c’est pour ça que tu m’as demandé d’écrire une histoire – une belle histoire ! – plus personnelle et qui se termine bien (*sigh*) et (tu n’ignorais vraiment aucun de mes secrets !) que je la mette sur internet (à l’époque, je ne connaissais aucun forum). Or, la première idée que j’avais eu aurait finit – comme souvent- en mauvaise tragédie que tu aurais trouvé naïve et simpliste. Alors j’ai eu une autre idée – qui n’a rien avoir avec ce que j’écris ordinairement – que je vous soumets (et – qui sait ? – à toi aussi peut-être) :



Prologue


Le ciel. Le ciel d’un noir d’encre éblouissant, si profond qu’on avait l’impression qu’il nous aspirait.

Le ciel. Et le vent qui hurlait à la mort contre la tour.

Le ciel. Le vent. Et en bas, la terre qui s’ouvrait en un immense puits sans fond de lumière blanche. La plus belle lumière blanche que
l’on puisse imaginer, comme si tout devenait pur à l’intérieur. Comme un rayon de soleil éclatant.


Ça aurait pu être un cauchemar. Un cauchemar terrifiant dans lequel j’étais prise, piégée sans alternative. Je devais fuir, courir jusqu’à ce que mes poumons me brûlent comme s’ils étaient prêts à exploser. Mais je n’arrivais pas à courir assez vite et mes jambes paraissaient s’engourdir à mesure que je me frayais un chemin parmi la foule des gens inconscients, innocents tous autant qu’ils furent. Mais les aiguilles des horloges, elles, ne ralentissaient pas. Et le temps courait trop vite - trop vite pour moi. Et la menace des aiguilles qui continuaient à tourner vers ce moment que j’avais tellement redouté avançait toujours vers moi comme un torrent, m’écrasant de tout le poids de sa force implacable et calme, balayant tous les espoirs désespérés du petit insecte agité devant la fin imminente. Et les aiguilles allaient en finir. Elles allaient atteindre le moment fatidique. Elles approchaient de la fin - la fin de tout.

Ça aurait pu être un mauvais rêve, mais tout cela était d’une effrayante réalité. La réalité c’est que je ne courais plus. J’étais
incapable de bouger, comme vissée au toit de cette tour. Les fenêtres explosèrent. Le vent poussa un hurlement atrocement proche de celui d’une femme qu’on assassine. Le bâtiment trembla jusqu’aux tréfonds de ses sous-bassements. Des hurlements montèrent avec le même sentiment de catastrophe. Mes cheveux volaient, pris par la folie ambiante, se plaquant implacablement devant mes yeux comme pour m’empêcher de voir. Je les repoussais autant que je pouvais. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Je sentais des larmes me montaient aux yeux. Je savais ce qui allait arriver. Je ne pouvais pas l’empêcher. Tout était vain. Je dégageais lentement mes cheveux et enfin je vis. Mon cœur cessa de battre et je ne sentis même pas les larmes chaudes coulaient le long de mes joues.


C’était la fin du monde.




Chapitre I




Mon nom est Ella Mars. J’habitais une ville près de la mer, pas très éloignée de la frontière. Ici, les étés étaient très chauds et les hivers très rudes. Ici, avais-je ma vie.
A dix-huit ans, je venais d’entrer en fac. Je vivais avec ma mère et ma petite sœur de quinze ans. Nous habitions une belle maison avec un charmant jardin et une barrière blanche. C’était elle, en face, avec les géraniums rouges aux fenêtres, et le saule pleureur au fond à droite. Les cactus étaient magnifiques : Il faisait très chaud et le soleil dardait la terre de ses rayons. L’air tremblait doucement bien qu’il ne soit que dix heures et que nous soyons à la fin de l’été. Les murs blanchis à la chaux de la maison étaient éblouissant et le soleil dormait sur la porte en noisetier, d’un marron un peu plus prononcé que le miel. «324 » était accroché en chiffres de fer noir.

Je montai sur le perron d’un petit bond, ramassant le journal au passage. J’avais surpris ma mère dans la cuisine, derrière les rideaux de dentelles blanches, et savais donc que je n’avais pas besoin de chercher mes clefs dans mon sac. J’ouvris la porte, me délestai de ce-dernier sur le meuble de l’entrée, évitant de jeter un coup d’œil dans le miroir accroché au-dessus. L’acajou luisant du meuble me renvoyait la mosaïque de couleurs du vitrail de la porte d’entrée qui coulait sur le plancher et ma silhouette sombre transparaissait comme un fantôme au travers. La lumière joyeuse du soleil semblait baigner toute la maison.
_« C’est toi Ella ? » demanda la voix claire de ma mère depuis la pièce d’à côté.

Ça m’énervait toujours. Bien sûr que c’était moi ! Qui d’autre ? Un homme ?
Cette dernière idée me fit sourire intérieurement autant qu’elle m’exaspéra. Depuis combien de temps un homme n’avait-il pas franchi le seuil de cette maison ? Je n’avais pas besoin qu’on me donne la réponse : cela faisait trois ans – depuis que mon père, Mickaël, était parti, sans que mes parents n’aient jamais divorcés.
J’entrai dans la cuisine, sourire aux lèvres, avec l’impression que rien ne pourrait gâcher cette journée. Cette dernière journée d’été avant la rentrée. J’embrassai ma mère sur la joue avant de me saisir du jus de fruit dans le réfrigérateur que je bus directement au goulot. Ma mère ma lança un regard de reproche.
_ « Je ne suis pas contagieuse. Au pire, la prochaine personne qui se servira bénéficiera-t-elle de mon rouge à lèvre à la mandarine !... De toute façon, elle est vide ! » répondis-je en secouant la bouteille – effectivement vide - comme pour attester mes dires, avant de la jeter. C’est à ce moment que la chatte, surgie de nulle part, me sauta littéralement dans les bras en miaulant. J’eus juste le temps de l’attraper qu’elle s’installait déjà confortablement en ronronnant. Je levai cette boule de poils orange raillée, son museau au niveau de mon nez. Nouveau regard désapprobateur de ma mère. Je laissais donc ma chatte repartir promptement dehors. Je me rabattis sur un brunion dont la chair jaune et sucrée fut appréciée à sa juste valeur. Je léchai mes doigts pleins de jus.
_ « Tu as bien dormis ? » demandai-je, grappillant distraitement du raisin en guise de petit-déjeuner.
_ « Très bien, merci. », répondit-elle, avec un sourire. « Et pour une fois, je ne me suis pas tapée les doigts de pieds contre un pied de mon lit que je n’aurais pas vu. Mes pieds te remercient donc pour la lampe de chevet que tu as acheté. »
_ « Je t’en pris. Où est ma petite sœur adorée ? »
_ « Ta sœur dort encore. », chose qui n’était pas si étonnante venant d’elle. « Tu devrais aller la réveiller. »
Keiss aboya. Keiss Mars était notre chien - un boxer beige que mon père avait choisi deux jours avant de claquer la porte – et c’était ma sœur qui lui avait donné ce nom en disant qu’on aurait au moins un homme dans la famille.
_ « Laisses-nous encore une demi-heure de calme, le temps que je me refasse une beauté… », je fis un geste de la main pour me désigner toute dégoulinante, « et ensuite, j’irais la réveiller et on ira le long de la promenade jusqu’à la jetée avec Keiss. »
Ma mère accepta et elle se remit à ranger des choses dans le réfrigérateur. La bouilloire se mit à siffler et j’éteignis le feu. Je jetai un œil à ma mère en servant deux tasses de thé :
_ « Tu es ravissantes aujourd’hui. Tu as un rendez-vous ? » lançai-je avec un petit sourire.
_ « Oui. Avec mon banquier !"
_"Ouch !" grimaçais-je.
Sans vraiment de raison, je commençais à me demander ce qui se passerait si ma mère recommençait à sortir avec des hommes et, sans que je puisse me l’expliquer, cette perspective me déplu. Je devais pourtant bien savoir que Mickaël ne reviendrait plus, alors pourquoi cette réaction de rejet ?

La cuisine était une pièce très importante de la maison. Elle était bien agencée. Le mobilier était en bois clair, les murs d’un jaune pastel poudré. Cette association s’harmonisait parfaitement avec la lumière blanche de ce matin tranquille que filtraient les grandes fenêtres le long du mur. Une petite porte donnait sur le jardin de derrière. Une autre porte menait à la cave et à une autre pièce, autrefois aménagé en chambre noire pour Mickaël et que j’occupais maintenant. Le sous-sol était assez grand pour qu'on y descende aussi le piano afin de ne pas déranger la maison. La photo était en effet une passion que Mickaël et moi avions en communs. C’était une pièce claire et lumineuse. Tout y semblait calme.

Je jetai un nouveau coup d’œil à ma mère. Elle s’appelait Catheline – ou Cathe- et, à quarante-cinq ans, était plutôt belle pour son âge. L’éclairage de la pièce flattait son teint pâle et frais avec ses joues naturellement roses. La lumière chatoyait sur ses cheveux bouclés blonds comme les blés. Ses yeux bleus étaient souriants, et l’on y devinait un caractère astucieux et fort. Elle avait une bouche un peu trop grande pour son visage aux traits délicats mais ses lèvres étaient fines et bien dessinées. Elle avait de petites rides fines aux coins des yeux et de la bouche. Lorsqu'elle souriait des fossettes se creusaient. Ses mains étaient fines et agiles. Elle ne portait plus son alliance. Elle était habillée d’un petit pull de lainage bleu clair et d’une jupe de lin blanche. Autour de son cou brillait une petite croix d’or. Elle était professeur de littérature au collège et travaillait également dans un grand magasin, comme travail d'appoint.

Sitôt ma tasse finie, je montai quatre à quatre les marches de l'escalier de chêne jusqu'au premier où se trouvaient les trois chambres et une salle de bain - ou plus exactement une salle d'eau. L'unique baignoire de la maison se trouvait au rez-de-chaussée dans la deuxième salle de bain, côté escalier - à droite en entrant- tandis que la cuisine se trouvait à gauche en entrant. Le couloir de l'entrée menait, quand à lui, droit à la salle à manger, le salon à sa suite et enfin le passio. Au dernier étage se trouvait le grenier.

J'entrai dans la salle de bain et me regardai brièvement dans la glace. La sueur collait effectivement mes longs cheveux bruns chocolat attachés en queue de cheval haute. Mon top rose à bretelles me collait à la peau. Je portais un court short bleu marine. Ma peau avait prit une légère couleur dorée - ce qui était bien la première fois. On était la dernière semaine de l'été mais le temps était encore estivale. On avait d'ailleurs connu des records de chaleur cette année. Ordinairement ma peau s'obstinait à rester d'un blanc laiteux et je n'arrivais toujours pas à apprécier mon bronzage -pourtant timide.
Ma silhouette n'avait rien de celle d'un mannequin de magasine, avec ma silhouette en forme de poire et ma nature plutôt ronde.
Je me déshabillai vite et me glissai sous la douche. Je poussai un cri et reculai d'un bond, surprise. Je me cognai contre la porte de la douche. L'eau était encore glacée. Le chauffagiste avait promis de venir avant la fin de l'année réparer la chaudière. Autant dire qu'on pouvait attendre ! Ma douche fut donc plus courte que prévu.
Emmaillotée dans ma serviette, frigorifiée, je m'appuyai au lavabo et m'inspectai dans la glace.

La salle d'eau était plus petite - plus récente aussi - que la salle de bain d'en-bas. Mais j'étais pratiquement la seule à l'utiliser (hormis, ma sœur de temps à autre, mais c'était chez elle le signe qu'elle avait le cafard) car elle avait un quelque chose d'étouffant et donnait l'impression d'être dans un aquarium d'eau verte et glauque avec son carrelage vert bouteille et son unique et étroite fenêtre. Le néon qui l'éclairait ne faisait qu'accentuer cette impression et lorsqu'on levait les yeux sur le plafond rouge sang, celui de quelque innocent dévoré on était tenté de fuir cette pièce au plus vite.
Bizarrement j'appréciais cette ambiance et son éclairage étrange qui accentuer le rouge et l'orange de la peau et le noir des ombres. Cette pièce anodine me donnait le sentiment de me retrouver dans ces images d'attaque de grands requins blanc des documentaires de la télé. J'avais l'impression que dès que je me retournerais le squale plongerait sur moi, mâchoires ouvertes, prêt à me dévorer. Me préparer dans cette salle de bain me donnait ma dose d'adrénaline pour bien commencer la journée.
Mes lèvres fines s'étirèrent en un grand sourire lorsqu'un frisson me parcourut l'échine et les yeux amandes de mon reflet brillaient. Je me glissai dans une jupe noir évasée qui coulait avec légèreté jusqu'à mes pieds. Enfin, j'enfilai un petit haut noir aux motifs slaves colorés et brodés de fils d'or, rien de plus, en réalité, qu'un losange de tissus attaché dans le dos par des cordelettes noires autour du cou et de la poitrine.

J'entrai dans ma chambre. Je n'avais pas fini de me coiffer qu'une tornade, encore en pyjama, entra en trombe -et sans frapper - dans la pièce. Ma sœur, Ariel.


Dernière édition par Ely Julia le Mar 1 Sep 2009 - 14:43, édité 4 fois
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Message par Ely Julia Sam 1 Aoû 2009 - 1:11

_"Hey ! Je te dérange pas ? Tu as deux minutes ?" demanda-t-elle en sautillant dans son t-shirt et son pantalon blanc à petits lutins rouges.
Je me pinçai les lèvres pour ne pas rire.
Ma sœur était très grande et fine. Elle avait de long cheveux blond miel comme ceux de maman, tandis que les miens bouclaient en soyeuses vagues brunes et souples, et de grands yeux si foncés qu'on les croirait noirs, entourés de longs cils, telle une biche. Le soleil donnait à sa peau de pêche un doré soutenue.
_"Tu ne crois pas que tu devrais t'habiller ?" répondis-je.
Elle fit une petite moue et se laissa choir sur mon lit.
_"Je me sens tellement nerveuse depuis ce matin, je ne sais pas pourquoi. Mais je me sens... Excitée et terrorisée. Comme si j'avais peur de ne pas être à la hauteur... de quelque chose. J'ai l'impression que quelque chose va m'arriver mais je ne sais pas quoi ! Ça ne peux pas être qu'à cause de la rentrée !"
L'anxiété se lisait dans sa voix. Elle n'avait pas le trac, elle était complètement terrorisée ! Ma sœur n'avait pas l'habitude de perdre confiance en elle. Elle n'était pas du genre à s'inquiéter de ce qu'on pouvait penser d'elle. Ariel était plutôt trop vive, ouverte, impulsive même. Elle était sure d'elle-même, qu'il s'agisse des bons comme des mauvais côtés. Elle avait aussi gardé son sourire. C'était un soleil qui chassait les nuages que pouvait amener la vie. Le manque de confiance en soi : voilà qui ne lui ressemblait pas.
_"D'habitude c'est moi qui manque de confiance en moi. Chérie, tu ne serais pas la première à stresser le jour de ta rentrée au lycée, mais ce n'est pas si terrible que ça." Tout ça pour le lycée ? Je soupirai. Mais après tout, certains adultes redoutaient parfois leurs années lycée des années plus tard. Elle me jeta un regard furibond.
_"Si j'avais su que tu ne trouverais que ça je serais aller voir maman. J'ai besoin de quelque chose de plus constructif, d'un avis expérimenté. Je ne peux pas croire que ce ne soit que la rentrée, ce n'est pas mon genre d'avoir le trac comme ça, tu le sais ! Pas juste pour une rentrée... "
C'était un appel anxieux. Je m'assis à côté d'elle, la gratifiant d'un sourire rassurant. Après tout, le lycée n'était pas encore aussi loin de moi. Je devais admettre que le lycée n'était pas aussi facile à passer que ce que l'on pouvait dire. Mais après l'avoir fini, on se rappelle surtout y avoir survécu : finalement, ce n'était pas si terrible. Comme toujours. On en verra d'autres...
_"Je ne te redirais pas que tu n'as aucune raison de stresser, ça me semble inutile. Mais tu es parfaite -exceptée pour ce pyjama ridicule ! Et il est encore trop tôt pour que tu es uneréelle raison de dénigrer ta capacité de jugement."
Je levai un doigt pour la faire taire alors qu'elle s'apprêtait à répliquer. "Je n'ai pas finit ! Tu sais, tout le monde adore la science-fiction, les histoires de héros, tout ça... Mais toi et moi on sait que pour l'instant le plus dur des combats tu le vivras tous les jours à partir de demain, à l'école. Et tu t'en sortiras très bien ! Tu es belle; et tu as suffisamment de caractère, pour que je ne m'inquiète pas que tu te fasse marcher sur les pieds !
Et si certains de tes camarades ne savent pas voir combien tu géniale alors envoie les promener. En plus, si tu perds confiance en toi maintenant tu risque de passer à côté de belles rencontres. Alors, aie des bonnes notes, reste toi-même autant que tu le pourras, et je sais que tu te feras des amis - de vrais amis - et eux comme moi seront là si un jour quelque chose ne va pas ou que tu te transforme en sorcière ! Se sentir aimer c'est important - surtout à ton âge - mais c'est différent d'être populaire."

_"Facile à dire pour une ex cheer leader !" railla ma sœur. Je me mordis les lèvres.
_"Ce n'est pas ce que je veux dire..."
_"Pourquoi ? Tu ne te sentais pas aimée quand tu étais cheer leader ? Tout le monde aime les filles populaires..."
_"Etre aimé ce n'est pas la même chose qu'être populaire. Mais, oui, je suppose qu'on se sent aimé quant on est populaire. Seulement se sentir aimé par quelqu'un et être réellement aimé par cette personne n'est pas toujours la même chose. En revanche, tu peux te sentir haï par quelqu'un et découvrir un beau jour que personne ne t'aime plus que lui... Tu en a même eu un exemple avec moi ! Certaines personne voudront profiter de toi. Ils te feront croire que tu comptes pour eux et ensuite ils se moqueront de toi (y compris les garçons). Tu n'en es pas à ta première année à l'école, tu le sais. Tu sais que les apparences y comptent beaucoup. Et, avec l'âge et les hormones ça ne va pas s'arranger. Tout le monde veut être accepter et tu les verras tous rejoindre leurs groupes. Mais crois-moi, il suffit parfois d'une seule personne pour que le lycée te semble moins terrible tout d'un coup. Et puis, tu pourras toujours compter sur ta grande sœur !"

Je lui remis une mèche derrière l'oreille d'un geste affectueux. Cette petite crise de confiance n'aurait pas durer de toute façon. Il aurait suffit qu'elle se retrouve avec quelqu'un pour que sa nature revienne. Ma sœur et moi avions toujours été complices, bien que diamétralement opposées. Toutes deux étions toute fois matures pour nos âges. Cela devait être important d'avoir quelqu'un à qui parlait, qui peut vous conseiller, vous rassurer, vous dire ce qui va ce passait et à quoi s'attendre. Quelqu'un qui - non comptant de vous aidez à trouver le vêtement qu'il faut - connait l'histoire de votre premier amour, les moqueries qu'on vous a asséné ou votre plus grande honte. Ma sœur n'aurait pas demander à n'importe qui !
D'un geste, je la relevai :
_"Allez, viens ! Allons passer au crible ta garde-robe !"
Elle me suivit d'un bond, preste et rapide comme une elfe. De toute évidence, elle n'avait pas hérité de ma maladresse (j'étais miss catastrophe !).
Effectivement, non comptant de l'amener à se changer, nous discutâmes garde-robe, une occasion de se donner nos avis. Ses longs cheveux fins et raides voletaient avec sa longue silhouette fine et légère. Elle s'habilla avec un t-shirt marron, un jean serré et des boots châtaignes. Nous êtions des filles et, naturellement, nous ne reniions pas le plaisir de se faire belle (et de se sentir belle) ou de renouveler nos gardes robes de temps à autres(pour notre plaisir mais aussi pour celui des autres). On s'échangeait nos avis, dérivant au fur et à mesure de la conversation et des private-jocks. Heureusement, le shopping bien fait n'entrainait pas nécessairement des dépenses rocambolesques et les renouvellement de gardes robes nécessitaient une excellente raison. De plus, Ariel s'était abonnée au recyclage de ma propre garde-robe.

Fin prêtes, nous descendîmes. Ma mère était déjà partie et Keiss aboya dans le jardin pour saluer notre arrivée. Je lui passais la laisse et nous quittâmes la maison. Nous nous baladâmes sur la plage. Des cerfs- volants volaient au-dessus de nos têtes. J'entrainai ma sœur dans un petite bijouterie de la promenade. Devant la surprise de ma compagne, je lui intimai de rester là, craignant son interrogatoire. Elle voulut protester mais un vendeur entra et je me dirigeais droit vers lui sous ses regards lourds de suspicion.
_"Que puis-je faire pour vous ?" demanda le vendeur à l'air gominé et trop brillant, tel une poupée de cire, un sourire poliment avenant, mécanique, sur son visage inexpressif.
_"Je viens chercher ma commande. Mademoiselle Mars." lui indiquais-je tandis qu'il feuilletait ses registres.
_"Un instant." s'excusa-t-il avant de disparaître.
Il revint une minute plus tard, un petit paquet carré emballé dans du papier rouge, un ruban doré accroché avec du scotch, qu'il mit dans un petit sac bleu nuit à l'enseigne d'or du magasin. Je le remerciais, pris le paquet et entrainais de nouveau ma sœur - dehors cette fois.
Je savais que je ne pouvais plus retenir sa curiosité et lui tendis le paquet. Elle le saisit, sourcil levé.
_"C'est pour toi." assurai-je.
Cette fois, c'est toute excitée qu'elle déballa l'emballage, découvrant un petit coffret de velour bleu marine, orné d'un ruban d'or. Retenant, son souffle, elle l'ouvrit. Découvrant son cadeau, elle se mit à s'agiter en balbutiant comme si cette petite boîte avait contenue la chose la plus admirable et merveilleuse du monde. C'était une paire de boucles d'oreilles en perles fines. Elle me sauta au cou avant même que mes yeux aient pu transmettre quoi que soit à mon cerveau.
_ "Respire, Ariel !" lui conseillais-je.
_"Il faut que je les essayes ! Tout se suite ! Je veux voir comment elles me vont !" et elle fonça vers le rétroviseur d'une voiture en stationnement. Ce devait bien être le bijoux le plus cher qu'on ne lui ait jamais offert, excepté peut-être la croix et la gourmette offerte à son bathème ! Elle suffoquait de plaisir devant son reflet, aux anges. Son visage à l'ovale doux, un peu trianguleux, rayonnait, les joues en feu. Ses yeux noirs et profonds paraissaient piqués d'étoiles et ses lèvres fines étaient étirées d'un sourire de félicité et de fierté. Ariel avait tiré ses longs cheveux fins et dorés , dévoilant les perles solitaires dans tout leurs éclats. C'est à contre cœur qu'elle les remit dans leur boîte.
La journée parut plus belle encore si cela fut possible. Il faisait un temps superbe et nombre de gens étaient dehors. La foule me sembla plus joyeuse et plus vivante sous l'effet de l'approche de la rentrée - imminente maintenant. La journée fila vite.


Dernière édition par Ely Julia le Mar 1 Sep 2009 - 17:34, édité 5 fois
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Message par Ely Julia Sam 1 Aoû 2009 - 1:20

Le ciel s'assombrit d'un coup, d'épais nuages venant cacher le soleil, encore radieux une minute plus tôt. Un vent froid s'était levé. Un peu inquiètes de la suite, ma sœur et moi entrâmes dans une épicerie de brique rouge et à l'enseigne verte foncée. Nous avions quelques courses à faire pour la maison. Rester encore les céréales préférées d'Ariel.
_"Lesquelles tu veux ?" demandai-je.
Elle me les désigna du doigt:
_"Celles-là, tout en haut !"
Tout en haut, évidemment ! Peu rassurée, je tendis le bras, me hissant sur la pointe des pieds en grimaçant sous l'effort. Mais les céréales restaient impitoyablement trop hautes. Quand mes doigts arrivèrent enfin à en frôler un, je tentai de le faire tomber quand ce que j'avais tant redouté arriva. je manquai me renverser sur l'étagère, m'agrippai à un des barreaux pour me restabiliser, déséquilibrant les boîtes qui trônaient au sommet. Elles tombèrent à la renverse, de l'autre côté de l'étagère. On entendit un bruit sourd.
Je me précipitai en priant pour qu'il n'y ait eu personne en-dessous du déluge de cartons.
Et je tombais nez à nez (en manquant de lui rentrer dedans en freinant sur le sol glissant) avec un dieu plus beau que tout ce que l'on put imaginer. Il était d'une beauté saisissante et fascinante, bien qu'il semblait prêt à disparaitre plus vite et aussi facilement qu'un rêve. Il avait une peau fine et immaculée, plus blanche que le marbre. Ses cheveux bruns formaient de délicates boucles brunes qui encerclaient un visage terriblement beau. Ses yeux d'un noir étincelant me pétrifièrent, rendus plus impressionnants encore par de fines cernes violacées. Je ne pouvai plus détacher mes yeux des siens. Mon cœur s'accéléra. Je vis ses pommettes saillantes, son nez parfaitement dessiné, ses lèvres naturellement rouges. Mon cœur battait maintenant si fort que cela en était douloureux. Ma peau me brûla. Je titubai d'un pas en arrière, balbutiant je ne sais quoi - ce qui devaient ressemblaient le plus à des excuses. Mon cerveau semblait paralysé, bloqué sur lui, sur l'image de son visage. Il sourit, découvrant ses dents étonnamment blanche, me dit que ce n'était rien d'une voix de ténor qui éjecta mon cœur hors de ma poitrine. Il me tendit un paquet de céréales avec une grâce irréelle que je saisis sans même m'en rendre compte, avec l'impression que c'était quelqu'un d'autre qui avait bougé. Son geste, avec l'air brassé du dehors, apporta une once de son odeur jusqu'à moi. Mon cœur s'arrêta de battre tant cette odeur était sublime. Évidemment, il n'avait rien. Tout ceci ne dura que quelque seconde.

Déjà ma sœur apparut. Ses cheveux voltaient dans sa course. J'eu à peine le temps de retomber à la réalité que déjà l'inconnu partait, s'enfuyant presque. Son beau visage était contracté par la haine, ses yeux noirs de dégoût. Il serrait les poings si fort sa peau en était blanche et que ses fines veines seyaient à sa surface. Il se retint pour ne pas courir jusqu'à la sortie du magasin. Je le suivis désespérément des yeux, souhaitant de tout mon être qu'il s'arrête, qu'il revienne. Je ne comprenais plus rien.
_"Tu le connais ?"demanda Ariel, incrédule. Elle se retourna vers moi, se cru obligée d'ajouter qu'elle était désolée, ce que je ne compris pas et elle passa son bras autour de moi. On prit le chemin de la sortie. Je tendit les céréales à ma sœur. Elle n'avait pas comprit ce qui était arrivé. J'avais l'impression d'être ailleurs, de mettre arrêté à la fuite de l'inconnu. Je me sentais vide et les jambes flageolantes. Mon cœur battait la chamade et je manquai m'évanouir au souvenir - trop net - de l'expression de son visage quand il avait disparu.
Son regard plein de haine pour ma sœur !

Nous rentrâmes chez nous, serrées l'une contre l'autre à se frictionner tant le vent était fort et avait refroidit l'air. Voilà comment finissait l'été. La rentrée siégeait maintenant à l'ordre des priorités. Je ne dis rien de tout le trajet et ma sœur n'insista pas. J'avais vraiment du avoir l'air mal ! Le chien aussi semblait s'inquiété.

J'étais furieuse ! Furieuse, perplexe et anéantie !
Furieuse de la réaction de l'inconnu de l'épicerie, de sa haine et de son dégoût si évidents et injustifiés à l'égard de ma sœur. Il ne la connaissait même pas ! Qu'avait-elle donc fait qui l'a rende si repoussante ? Mais j'étais aussi furieuse contre moi-même, contre l'impression si forte qu'il m'avait fait - d'une aussi indescriptible splendeur fut-elle personne (encore moins inconnue) ne devrait avoir le droit de me "posséder" ainsi, car c'était le mot le plus proche de ce que je ressentais (bien qu'il sembla que j'avais été la seule victime) ! Perplexe, parce que je n'arrivais pas à comprendre, à trouver ce qui avait bien pu le mettre dans un état pareil. Qu'est-ce qui avait pu déclencher chez lui cette haine si forte, cette révulsion si cruelle ? Le pire était qu'elle m'atteignait moi-même, en sachant pourtant que je n'avais pas été visée. J'avais l'impression que c'est moi qui l'avais écœuré, moi qu'il avait évincée de ses yeux brûlants de haine, repoussée dans le noir immonde. Moi qu'il avait fui ! Je revivais son regard noir sur ma sœur, inconsciente, innocente. Et voilà que la fureur me reprenait. Pourquoi cet inconnu que je n'avais vu que quelques secondes me semblait-il si important, essentiel ? Pourquoi m'étais-je sentis si brûlante, happée par lui qui rayonnait ? Pourquoi mon cœur était-il prit de folie rien qu'à son souvenir dont je ne pouvais pas me défaire ? Et enfin, qu'était-il ? Il était plus qu'un être humain, j'en étais sure, bien que ce fut à peu près la seule chose que je savais à son propos. Aucun être humain ne pourrait avoir cette beauté parfaite, cette splendeur éclatante, la grâce qui émanait de lui, plus belle encore que le plus éblouissant rayon de soleil. Et déjà, je mourrais de l'idée de ne plus le revoir. Il fallait que je le revois ! Ne serait-ce que pour savoir ce qui n'allait pas chez ma sœur pour qu'il la haïsse à ce point. Mais aussi parce que je voulais savoir ce qu'il était. Je savais - malgré tout mes efforts pour me raisonner - je savais qu'il était plus qu'un humain ordinaire. Bien plus. Tellement plus ! Je savais que cela paraissait complètement fou et qu'il aurait de quoi me rire au nez s'il savait - et même de quoi me faire enfermer - mais c'était trop tard. j'étais sure de moi. Je soupirais: tout cela était tellement exagéré.


Lorsque nous rentrâmes, ma mère n'était pas encore là. J'en fus soulagée. J'avais retrouvé mon calme au fil du chemin et la soirée fut tranquille. La cuisine ne m'occupa guère longtemps malheureusement, car elle me permettait d'arrêter de trop penser. Après le dîner, je résistai à l'envie de prendre une douche chaude - glacée par l'humidité qui commençait à se lever, fait étrange dans cette ville - et montai directement dans ma chambre. Je me couvris d'un plaid et, assise en chien de fusil, m'abandonnai sur le lit,étrangement fatiguée. Ma sœur toqua à la porte, puis entra. Elle avait retrouvé son pyjama ridicule et tenait dans ses mains deux tasses.
-"Tiens !" me dit-elle en me tendant une tasse et en s'asseyant à côté de moi. La tasse était chaude et contenait un liquide doré. "C'est de la camomille ! Il parait que ça aide à se détendre."
_"Oui, je sais. Merci."
Il y eu un silence.
_" A quoi penses tu ?"
_"A papa."
Je me rétractais.
_"Pourquoi maintenant ?"
_"C'est son anniversaire aujourd'hui. Et Il a toujours pensé aux nôtres - au tien et au mien."
_"Il a une mémoire très sélective..."
_"J'ai voulu lui envoyé une carte mais... Je me suis rappelée qu'on n'avait même pas une adresse à laquelle l'envoyer. Je me demandais si tu l'aurais signée."
_"Pour papa, non merci, je veux pas."
_"Mais ça t'arrive qu'en même de penser à lui ?"
_"Ecoute, Mickaël a choisi de nous abandonner, et maintenant il ne fait plus parti de notre vie alors..."
_"C'est justement ça qui est triste. Il rate tellement de chose, comme ma rentrée, mon premier petit copain... l'anniversaire de tes dix-huit ans, la remise de ton diplôme..."
_"Je sais ! Mais apparemment, lui, il ne voit pas combien c'est grave; et combien même il n'a pas envie de les connaître."
_"Donc, ça t'arrive de penser à lui ?... Ella, tu ne parles jamais de lui. Je vais finir par croire que j'ai inventé avoir eu un père. Je veux juste savoir s'il arrive qu'il te manque."
_"C'est le père que j'aurais aimé avoir qui me manque, mais lui, non, il ne me manque pas."
_"A moi si. Je ne sais pas comment tu fais pour faire comme s'il n'existait pas, comme s'il n'avait jamais existé... Et je ne t'envie pas."
Ariel se leva, me laissant pantoise.
_"Bonne nuit. A demain."
_"Bonne nuit." balbutiai-je.
Je m'endormis bien plus tard.


Je dormis mal et lorsque j'ouvris ma fenêtre, la lumière du soleil avait disparu derrière d'épais nuage de coton blanc et gris. Le vent avait cessé mais l'humidité était toujours là. Je ne pus m'empêcher de frissonner. L'été nous avait quitté, chassé par l'automne qui était tombé sur nous soudainement. C'était comme ça ici. En une seconde les nuages avançaient sur le soleil, le recouvraient. Un vent froid apportait la pluie qui s'abattait en trombes sur la terre sèche; Puis le vent s'en allait en laissant la pluie pour ne revenir quand hiver. Et sous le ciel gris tout prenait soudain des couleurs d'or, de rouge sang et de brun. La forêt à l'orée de la ville était ce qui m'avait toujours le plus impressionné, bien qu'étrangement elle m'ait toujours un peu effrayée aussi, repoussée. Elle changeait si brusquement. A partir d'aujourd'hui, elle sera une éclatante mer rouge. Les feuilles tomberont dans un dernier éclat doré qui se sera éteint avant même qu'elles aient touché le sol comme si on pouvait voir la vie les quittaient, ne laissant derrière elle que des cadavres desséchés et ternes. Le bois craquant tombera dans un bruit de squelette que l'on brise et qui s'écroule au sol. La terre se regorgera en un cercueil brun et souple. Et il ne restera plus que les corps bruns des arbes, tendus vers le ciel, leurs squelettes implorants jusqu'à leurs longues mains décharnées l'immense horizon gris. Et l'hiver viendra alors, annoncé par le mugissement funèbre du vent traversant ce cimetière de bois. J'avais déjà hâte que l'automne passe. Cette saison me déprimait.

Je fis ma toilette, descendis, mon sac de cours sur l'épaule. J'avais enfilé un jean, un t-shirt vert foncé avec un arc en ciel dessus et une veste. Ma sœur faisait tourner un très beau stylo entre ses doigts pour mieux l'admirer - juste au-dessus de son bol de céréales baignant dans le lait. Ma mère lui avait donc offert son cadeau de rentrée. Elle était déjà partie et il ne restait que ma sœur et moi.
_"Ariel ! On s'en va !" lançais-je à l'intéressée, qui bondit sur ses pieds, attrapa son sac et me rejoignit dans la voiture.
C'était une vieille voiture noire et il y avait toujours quelque chose qui avait besoin d'être réparé mais je trouvais qu'elle avait du caractère. Je l'aimais bien.
_"Comment tu me trouves ?" me demanda ma sœur sur le chemin.
Je la détaillai. Elle avait attaché ses ravissants cheveux blonds en queue de cheval mi-haute, dégageant son beau visage en cœur aux pommettes hautes et son cou long et fin. Ses yeux, soulignés par un trait ultra-fin de crayon, pétillaient. Ses longs cils à la courbure naturellement fantastique ajoutaient à son air de poupée. Ses lèvres abricot dessinaient un sourire auquel je trouvais quelque chose de courageux. Ses joues avaient rougi d'excitation. Ariel portait un t-shirt uni bleu ciel (une couleur qui faisait plaisir à voir par ce temps), un jean noir, une veste de même matière et une jolie paire de ballerine. Je notai aussi qu'elle avait mis les boucles d'oreille que je lui avais offertes (et qui lui allaient effectivement à ravir). Elle n'était pas aussi nerveuse qu'hier, mais plutôt calme et assurée. Je tentai de me rappeler comment j'avais été lors de ma propre rentrée en première année de lycée mais en fus incapable.

En revanche, le lycée n'avait pas changé avec ses murs clairs, son toit de tuile, son parvis avec d'un côté l'emplacement des voitures et de l'autre, sur les terrasses, les tables de cantines et, surtout, le nom de l'école en grandes lettres bleues marines surmonté de l'emblème de l'école: un perroquet portant un bandeau noir de pirate. Le même perroquet qui flottait sur le drapeau bleu accroché en haut du mat de l'école. Dès les places réservées à l'emplacement des voitures on observaient la formation des groupes qui serraient les rangs. La ville était composée de toutes les classes sociales et le lycée en était un microcosme où tout semblait venir se cristallisait. Devant l'entrée - qui servait aussi de sortie - des voitures rutilantes s'alignaient. Les gosses de riches - les 9.3., du numéro de leur quartier - avaient conservé leurs places. Ils arrivaient toujours en même temps le jour de la rentrée, décontractés comme s'ils étaient chez eux, formant un groupe trépidant que tous les autres élèves regardaient passer - ne serait-ce que du coin de l'œil - avec admiration, avec jalousie, avec haine, avec dégout. Ils étaient arrivés, les rumeurs et les murmures pouvaient commencer. C'était le jour de la rentrée et déjà tout le monde savait qui ils étaient, savaient qu'ils se fichaient de tout un chacun parce que, de toute façon, la pire chose qui pouvait leur arriver c'était d'être répudié, de perdre leur place dans ce clan si spécial et, avec, tous leurs privilèges et leurs amis. Se retrouver seul et sans appui. C'était quelque chose qu'on ne pouvait souhaiter à personne ici.
Plus groupés encore arrivaient les motards, les hispaniques dont les parents travaillaient pour la plupart comme employés de ménage chez les parents des riches ou dans des garages. Ils vivaient dans les pourtours de la ville, tandis que les riches occupaient les hauts quartiers sur la colline qui dominait la ville à l'est. Puis, il y avait tous les autres: ceux de classes moyenne et ceux plus pauvres. Ceux qui devaient travailler après les cours pour pouvoir se payer leurs études. Ma mère nous élevait avec son salaire de professeur alors nous étions habituées à ne pas rouler sur l'or mais on arrivait quand même à payer les factures à l'heure. Je travaillais depuis mon entrée au lycée pour un magasine et ma sœur venait de trouver un boulot dans une petite supérette. Ici, comptait donc d'abord qui était employé et qui était employeur. Ensuite venait encore l'origine. Malgré toutes ces différences, le lycée de la ville était excellent.
Ma sœur jeta un coup d'œil autour d'elle, reconnu quelqu'un (un collègue de travail avec qui elle s'entendait bien), le hella, visiblement ravie, et sortit de la voiture. Par la vitre baissée, je la vis disparaitre dans la foule en rejoignant son ami. Voilà une bonne chose de faite.


Dernière édition par Ely Julia le Mer 2 Sep 2009 - 12:33, édité 7 fois
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Message par Ely Julia Sam 1 Aoû 2009 - 1:22

Je redémarrais le moteur et pris le chemin de la fac... de la ville. Pourquoi cette fac ? D'abord parce que c'était une excellente fac et que je n'avais pas des ressources financières exceptionnelles, ensuite parce qu'il n'était pas question que je m'éloigne de ma famille - on me l'avait bien fait comprendre - même si j'y avais tout de même pris une chambre ne serait-ce que pour des raisons pratiques.


La fac était immense et je sentis une boule de stress me tombait dans l'estomac. Il y avait foule, bien sûr, et la rentrée se passa sans incident. Jusqu'à ce qu'il s'agisse de partager la chambre. Le problème des colocataires devaient souvent être un sujet houleux. Je n'échappais pas à la règle et me retrouvais avec une grande brune, dont je m'aperçus bien vite que lorsqu'elle serait là il me serait impossible de travailler. Je décidais de marcher un peu dans le campus après avoir ranger mes affaires. Ce que j'étais tranquillement en train de faire lorsque ma peau me picota sur mon bras gauche comme si mon bras était brûlé par le froid. Je tournais la tête dans cette direction et, soudainement, je me figeais. Mon cerveau cessa de fonctionner, ma peau me brûla et mon cœur s'emballa. C'était Lui. L'inconnu de l'épicerie. Et à nouveau, je fus prise au dépourvu par sa présence. Bien sûr, j'avais remarqué la première fois qu'il n'était pas beaucoup plus âgé que moi mais je n'avais pas imaginé une seconde le retrouver à la fac. J'avais les jambes en coton et, bien entendu, j'étais trop peureuse pour aller lui demander en face ce qui c'était passé avec ma sœur.

D'autant plus qu'il était debout, entouré par deux autres garçons et une fille, dont il semblait être le plus jeune. L'un des garçon était grand et musclé, les cheveux bruns et courts et portait un polo, un pantalon et des chaussures blancs de grandes marques. La fille était grande et mince, fluette. Elle avait de grands yeux noirs époustouflants, des cheveux noirs corbeau en anglaises jusqu'au deux tiers de son cou et un grand sourire, vraiment très beau, respirant le parfait bonheur et la félicité et découvrant des rangées de dents parfaites et d'une blancheur éclatante. Elle était habillée d'un long manteau blanc sous lequel je devinais une robe noire. Elle avait des jambes interminables et était chaussée de talons noirs. une longue et fine écharpe volait tranquillement autour de son cou long et fin bien qu'elle ne fisse aucun mouvement. Elle tenait la main à un jeune homme aux boucles blondes et aux yeux étrangement clairs. Lui aussi portait une veste blanche sous laquelle je pouvais voir une chemise blanche sous un gilet beige. Son pantalon était blanc et ses chaussures en cuir beige. Ils avaient tous la même peau d'ivoire, la même indescriptible beauté, la même grâce presque divine(éblouissante en tout cas). Ils rayonnaient. La brûlure de ma peau devint trop douloureuse et je m'éloignais en prenant garde à ne pas trébucher. J'aurais couru si j'avais pu. Étrangement, j'avais la nette impression qu'il m'avait vu.


Lorsque j'arrivais à ma chambre, deux jours plus tard, quelqu'un -une fille- attendait. Ou plutôt m'attendait, moi.Je reconnu son visage de lutin en cœur parsemé de taches de rousseur comme celui des poupées de porcelaine et ses yeux bleu pétrole et fus terriblement soulagée - bien que je ne pensais pas tant appréhender de retrouver ma nouvelle colocataire. Un grand sourire apparut sur mon visage, qu'elle me rendit dès qu'elle me vit. Laura avait été ma meilleure amie au lycée depuis que je l'avais rencontré en milieu de première année. Elle travaillait pour le journal du lycée et on avait travaillé ensemble au magasine lorsqu'elle avait eu besoin d'un nouveau travail. Et c'était une pro de l'informatique. Elle avait brillait en créant un site de tests de pureté et avait ainsi gagné pas mal d'argent.
Je demandais pourquoi elle était ici et elle me répondit qu'elle voulait voir comment ça se passait pour moi afin de pouvoir échapper à sa colocataire. Je lui demandais alors s'il elle m'attendait depuis longtemps et pourquoi elle était restée sur le palier. Elle répondit qu'elle ne voulait pas déranger ma colocataire qui semblait en bien bonne compagnie. Je gémis en levant les yeux au ciel. Laura me prit par le bras et nous discutâmes de la fac en marchant. Je lui demandais si elle avait remarqué le petit groupe que j'avais vu le jour de la rentrée - incluant l'inconnu de l'épicerie. Elle me répondit que ce même inconnu était avec elle en cours de littérature depuis cet après-midi, qu'il s'appelait Edouard Summers et qu'il était l'un des cinq enfants adoptifs de monsieur et madame Summers. Elle était médecin, lui professeur d'histoire à la fac. Je rougis malgré moi: j'avais cours d'histoire demain matin avec lui. Heureusement que Laura ne le vit pas dans l'obscurité ambiante, malgré les lampadaires ronds le long de la balustrade de bois.
_"Ils ne sont pas d'ici. Et ils ne se mêlent jamais aux autres. Ils sont tout le temps ensemble... Vraiment ensemble ! C'est bizarre. Tout le monde les évite ! Mais ça ne semble pas les déranger. Le blond qui est avec eux par exemple - celui qui semble toujours se cacher : apparemment, c'est le plus discret- et bien, il accompagne toujours la jolie brune. J'ai entendu dire qu'elle était... bizarre. Pour les deux autres, je ne sais pas. Mais je sais que le cinquième membre de la "fratrie" est une fille. Elle est à la fac, elle aussi, mais personne ne la encore vu. Seul Edouard est en première année." conclut-elle.
Ils étaient rentrés à la fac en même temps que moi et déjà tout le monde les avait remarqué et tergiversait à leur propos.
On entendait maintenant, au fur et à mesure qu'on avançait, un vacarme assourdissant de batterie, guitare électrique et d'un chanteur qui beuglait plus qu'il ne chantait. Laura s'arrêta devant la porte de la chambre d'où venait le bruit. Il était près d'une heure du matin.
_"Bon, ben, bonne nuit !" me souhaita-t-elle en grimaçant.
Je pensais tout d'un coup à la raison qui faisait que l'on était resté dehors à se geler plutôt que de parler tranquillement à l'intérieur de ma chambre. J'étais déjà désespérée.
_"Bonne nuit à toi aussi !" lui souhaitais-je, compatissante. Moi qui me plaignais de ma colocataire ! Nous allions très vite devenir adeptes de la bibliothèque. Nous rejoignîmes chacune notre enfer respectif. Je ne pus retenir un soupir quand je tournais la poignet de ma chambre. Il n'y avait plus de bruit, heureusement, juste la forme d'un corps sous les draps. Je me couchais le plus vite possible.

L'avantage de vivre à la fac, c'est que j'avais droit à l'eau chaude. Je filais bien vite à mon premier cours de la journée: l'histoire. J'avais tout fait pour éviter ma colocataire et arrivais parmi les premiers dans la salle. Je sentis à nouveau la brûlure de ma peau me piquait et je compris alors -instinctivement- que le père d'Edouard allait entrer. Effectivement, le professeur Summers entra juste derrière le dernier élève. Il avait l'air très jeune - une trentaine d'année - et étais très beau avec des cheveux fins et d'un blond vénitien étonnant, un visage fin dont l'ossature saillait avec élégance sous sa peau extraordinairement blanche, les mêmes dents blanches que j'avais vu chez sa fille adoptive, un nez fin, des yeux sombres perçants et intelligents, de petites rides à leurs coins qui donnaient à ses yeux un petit air rieur et des mains agiles aux doigts longs et fins. Il était grand et mince, portait un pull bleu qui illuminait son teint, une veste blanc cassé et un pantalon de la même couleur. Je ne m'expliquais pas la réaction que j'avais face aux Summers. On remarquait cependant qu'ils soient adoptés un air de ressemblance entre tous. Je m'appliquais à suivre le cours, ce qui ne fut guère difficile car il était passionnant. L'heure passa sans que l'on ne s'en rende compte.


Je suivis mes cours de la matinée ce qui m'amenait dans l'aile est de la fac où l'on pouvait y voir par les fenêtre donnant vers l'extérieur les maisons des différentes confréries qu'il était question de fermer. Je traversais le couloir d'un pas pressé à la fin du cours, rejoignant avec la foule la cantine. Je me servis et chercha désespérément une table qui ne soit pas déjà prise. Je mangeais seule et rapidement.

Je m'arrêtais à quelque mètres de la porte de sortie, les poils hérissés le long de mes bras sous la brûlure mordante de ma peau. de nouveau, je me retournais vers l'entrée de la cantine, à l'autre bout de la vaste pièce. Mes yeux venaient de rencontrer Edouard. Lui et ses frères et sœurs venaient d'entrer. Les gens les évitaient instinctivement, mais ils ne semblaient pas s'intéresser aux autres. Cette fois ils étaient cinq. Le grand brun massif entra le premier, suivis immédiatement par une jeune femme d'une beauté époustouflante, irradiant comme une reine. Elle était majestueuse sur ses talons d'un violet profond, avec ses courbes rondes et ses longs cheveux blond pâle qui volaient en reflets dorés. Elle avait un visage fier, une bouche sensuelle rose pâle, une peau immaculée comme ses frères et sœur, des yeux d'un noir flamboyant. Elle était éblouissante. Elle avait la même grâce fantastique que ses frères et sœurs. Elle était habillée d'un jean qui moulait ses formes généreuses, d'un haut de grand couturier blanc et d'une veste tout aussi bien coupée d'un violet sombre. Aucune femme ne pouvait être plus belle. Elle était très différente de la grande brune volatile qui suivait main dans la main avec l'ange blond, radieuse et légère tandis que sa sœur s'élançait avec une démarche féline dans l'assemblée, avec une assurance tranquille. Je palis malgré moi lorsque je vis qui l'accompagnait. La brûlure de ma poitrine dans laquelle mon cœur battait à tout rompre me monta des larmes aux yeux. Edouard. Edouard n'était plus seulement à son côté, avançant de sa démarche souple et pleine de grâce, mais elle lui avait prit la main maintenant.


Dernière édition par Ely Julia le Dim 1 Nov 2009 - 13:32, édité 9 fois
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Message par Ely Julia Sam 1 Aoû 2009 - 1:33

C'est à ce moment pénible que ma colocataire passa, main dans la main elle aussi avec quelqu'un que je n'eus pas le temps de voir car il me bouscula et mes jambes déjà flageolantes cédèrent. Je glissai, emportée par le mouvement que l'inconnu petit ami de ma colocataire avait insufflé à mon corps sans résistance qui se renversa, lâchant mon plateau qui s'envola. En un dixième de seconde, je sentis toute ma peau me brûlait férocement. Au dernier moment, un bras me saisit par en-dessous, empêchant ma tête de butter contre le carrelage, et me décala sur le côté juste à temps pour que mon plateau ne me tombe pas dessus. Heureusement, mon assiette était vide et aucun couvert ne se cassa. Je n'eus pas le temps de reprendre mon souffle que déjà je reconnus Son odeur.
Mon cœur fit un bond si brutalement qu'il manqua de m'arracher des larmes. Il me tenait dans ses bras pour me protéger, mon cœur battant la chamade contre mes côtes et ma peau en feu. cela dura certainement moins d'une seconde, mais déjà il s'écartait. J'aurais voulu le retenir mais j'avais perdu ma voix. Mes yeux s'accrochaient aux siens mais ne purent très vite plus les suivre, buttant sur un visage qui se tenait devant moi. Réalisant qu'Edouard avait disparu mon cerveau put revenir à ce qui se passait autour de moi. Je regardais, un peu hagarde, mes jambes étalées par terre, mon plateau à un millimètre de là où était ma tête, ses couverts répandus au sol. Mon couteau avait laissé une trace sur le carrelage lorsqu'il s'y était planté, lame en avant. Je me relevais un peu chancelante et je levais les yeux. Ma colocataire était plantée debout devant moi, l'air gêné, un peu en retrait, comme si elle attendait quelqu'un pour partir le plus vite possible. Son haut rose ne lui allait pas du tout. Mes yeux cherchèrent encore et retombèrent sur le visage que j'avais déjà rencontré tout à l'heure et cette fois je le reconnus.


Je ne pouvais pas le croire. Je sentis la colère montait. Je venais de m'étaler devant mon ex-petit copain, qui était encore avant mon meilleur ennemi. J'étais sortie deux ans avec lui mais on avait fini par se déchirer et il ne restait maintenant plus grand chose entre nous à part une fausse indifférence gênée que l'on cachait en donnant l'apparence - aux autres comme à l'autre - de se détester (comme c'était le cas avant que l'on ne tombe passionnément amoureux) et de temps à autre une bouffée de haine qui tentait de se rappeler à nous. Les souvenirs étaient trop frais et, heureusement, dès l'année scolaire finie on ne s'était plus revu.

_"Tu n'as pas changé on dirait." bougonna-t-il. Je le fusillai du regard et me relevais complètement afin de pouvoir le regarder en face - ne supportant pas de voir son visage me regardait de haut cependant qu'il était debout et moi par terre.
Il s'appelait Jack Erpharël. Il avait été le roi des 9.3. - son père était l'un des hommes les plus riches de la ville - et le bouffon du lycée. Tout établissement a son perturbateur numéro 1, il avait été le notre. Il ne craignait personne et faisait tout ce qu'il voulait avec une terrifiante désinvolture et arrogance. Il était plein de haine et de colère et sa tendance à tout détruire autour de lui - et même auto-destructrice - ne nous aura pas épargnée. Je n'avais aucune idée ce qu'il était devenu aujourd'hui.
_"Oui, heureusement qu'Edouard était là." répondis-je sans réfléchir, en le désignant d'un coup d'œil, alors qu'il était maintenant assis à une table autours des siens. Je me mordis la lèvre quand je vis son expression s'assombrir.
_"Pourquoi ? Tu sors avec lui maintenant ?" demanda-t-il sur un ton maussade, sans être sûr de comprendre.
J'ouvris des yeux ronds d'étonnement.
_"Non ! Non, je disais juste ça parce qu'il m'a rattrapé quand je suis tombée." balbutiais-je. Est-ce qu'il ne l'avait pas vu ? Etait-il possible qu'il ne l'ait pas vu ?
Cette fois c'était lui qui me regardait étonner.
_"Ella, personne ne t'a rattrapé !... Tu as du te cogner la tête plus fort qu'on ne la cru..."
Comment ça personne ne m'avait rattrapé ? Jack avait l'air d'être sincèrement étonné et il ait été impossible qu'il ne le vit pas si quelqu'un m'avait effectivement rattrapé. Malgré tout, j'étais sure d'avoir sentie ses bras me retenir juste avant que je n'atteigne le sol. Sure que mon plateau et ses couverts seraient tombés sur mon visage si personne ne m'avait écarté. Mais tout ça n'avait pas du prendre plus d'une seconde, alors comment avait-il pu arriver à temps ?
Je me forçais à me concentrer et à renvoyer mes questions à plus tard, ayant conscience que l'on attendait une réponse.
_"C'est ça ! Mais je vais bien ! Ce n'était rien. Je vais parfaitement bien !" m'enfonçais-je. Pourquoi avait-il fallu que ça m'arrive ? Je me fusillais moi-même mentalement.
Le visage de Jack avait perdu les quelques traces d'enfance qu'il avait eu. Ses cheveux blonds toujours en bataille s'étaient assombrient. Son nez fin - un peu aquilin - avait été cassé une fois. Ses lèvres fines étaient fendu en un sourire sarcastique mais je voyais dans ses yeux - entre vert et noisette - qu'il s'inquiétait. Je tentais un sourire pour lui montrer que j'allais bien. Il me le rendit et s'éloigna lentement, un peu hésitant, puis il se retourna pour prendre la main de ma colocataire et s'en alla, après m'avoir jeter un dernier coup d'œil, sans un mot. Je ramassai mon plateau et le rangeai.

Je ne pouvais pas m'empêcher de chercher les Summers du regard. Je notais que, bien qu'ils se soient servis, ils ne touchaient pas à la nourriture qui restait intacte sur leurs plateaux. Je me rappelai de la façon dont Il venait de me rattraper. Comment était-il arrivé si vite alors qu'il n'était encore qu'à l'entrée ? Si vite que personne ne l'avait vu faire ? Qu'était-il ? Je ne pouvais pas empêcher ma peau de me brûler lorsque l'un des Summers n'était pas loin. Qu'est-ce qu'il m'avait fait ? Pourquoi avait-il tant de haine pour ma petite soeur ? Je savais qu'il était plus qu'humain, qu'il était différent, et j'étais décidée à connaître la vérité. Il du sentir que je le regardais car il releva les yeux vers moi et me fixa de ses yeux noirs dont les iris si profonds semblaient chercher à m'englober à l'intérieur de leur ténèbres éclatantes. Mais cette fois, je ne rompis par l'échange la première.

Je faillis arriver en retard à mon cours suivant. Je sentai ma peau me brûlait en picotant et pourtant aucun Summers n'était là. Je m'assis tandis que ma peau brûlait de plus en plus vivement. Il s'assit derrière mois deux secondes après. Mon cœur se mit à battre plus difficilement et j'eus grand mal à me concentrer. Je me dépêchai de sortir à la fin de l'heure mais il fut prêt avant moi ce qui m'énerva de plus belle. Je me sentais coincée.
_"Ella, c'est ça ?" demanda-t-il en se rapprochant de moi - qui tentais d'accélérer sans que rien n'y fit - avec un sourire en coin devant lequel je fondis et qui fit accélérer les battements de mon cœur.
Je le regardais, étonnée. Pourquoi venait-il me parler ? Se méfiait-il de moi ?
_"Tu essais de me parler ?" demandais-je, soupçonneuse et étonnée.
_"Apparemment. Et tu as répondu !" dit-il. "Il est inutile que je me présente." ajouta-t-il de façon certaine comme si la chose était banale, mais toujours éblouissant.
Plutôt que d'affronter ma confusion, je me retournai vers lui:
_"Comment as-tu fait tout à l'heure ?"
Mon cœur cognait contre ma poitrine bien trop vite. J'eus soudain peur qu'il se mette en colère et qu'il s'en aille. Mais il semblait plutôt étonné.
_"Tout à l'heure ?"
_"A la cantine, quand je suis tombée, tu m'as rattrapé et tu m'as écarté juste à temps de mon plateau."
_"Ella, ta chute n'a du durer que quelques secondes..."
_"Je sais que c'était toi ! Je t'ai reconnu. Je t'ai vu. Tu étais à l'autre bout de la cantine et tu es arrivé une seconde plus tard pour me rattraper. Comment as-tu fait ?"
_"Mais, j'étais juste à côté de toi !" assura-t-il de sa voix de velour.
_"Non, c'est faux ! Tu allais rejoindre la queue. Tu venais à peine de rentrer dans la cantine, en tenant la main à ta sœur. Je t'ai vu !" J'étais catégorique, bien que le détail de sa soeur main dans la main avec lui n'aurait pas été nécessaire.
_"Tu t'es cogné la tête, tu dois confondre. Je t'assure que j'étais juste à côté de toi."
Pourquoi, est-ce que ça le dérangeait à ce point ? J'avais l'impression de cuire sous sa réticence et sa mauvaise foi.
_"Et moi, je t'assure que non !"
Je sentai qu'il commençait à être aggacé et qu'il était tendu.
_"Je veux juste connaître la vérité. Je ne dirais rien à personne." tentai-je de le rassurer.
_"Pourquoi t'entêtes-tu à ce point ?"
_"Parce que je tiens à connaître la vérité sur ton compte, sur ce que tu es..." Je regrettais immédiatement ses paroles, percevant l'absurdité de ce que je venais de dire.
_"Ce que je suis ? Intéressant ! des hypothèses ?" se moqua-t-il, sardonique.
_"Tu as une vitesse incroyable ? Ma sœur te répugne ?" proposai-je sans réfléchir en dernière chance, énervée. Je n'espérait plus de réaction, plus rien qui pourrait me permettre de trouver les réponses à me questions. Il ne répondit pas mais il se crispa, se tendit. Cette réaction inattendue m'ébranla.
_"Ta sœur et toi, vous ne vous ressemblez pas mais... vous êtes très proches ?" interrogea-t-il. Il y avait une trace de colère, de dégoût, mais aussi de tristesse dans sa voix. cette question ressemblait un reproche.
_"Comme toi et tes frères et sœurs." répondis-je. "Non ?" demandai-je car il tressaillit.
_"C'est... C'est une étrange comparaison, c'est tout. Mais oui, nous sommes très proches." finit-il par répondre.
Je voulais savoir. Je voulais qu'il soit honnête.
_"Qu'est-ce qui ne va pas... avec ma sœur ?" osai-je, fixant le sol devant moi pour échapper à sa réaction.
_"Je ne vois pas ce que tu veux dire." dit-il sur un ton qui me fit tressaillir à mon tour tant il semblait calme, comme s'il l'avait répété plusieurs fois pour s'entraîner. Je lui jetais un coup d'œil. j'avais vu sa mâchoire se contracter légèrement comme s'il déglutissait difficilement et maintenant ses yeux étaient plus sombres et cela me semblait menaçant. Comment pouvait-il nier la haine que j'avais vu dans ses yeux ?
_"Je n'ai rien contre ta sœur."
Il mentait.
_"Je t'ai vu. En un dixième de seconde tu avais disparu comme si tu venais de sentir une odeur épouvantable, le visage cripé. J'ai vu la haine et le dégoût dans tes yeux quand elle est arrivée... " murmurais-je, ravalant mes larmes.Je n'aurais pas cru qu'espérer la vérité soit si douloureux.
_"Oh ! Alors ça n'a durait qu'un dixième de seconde mais tu as vu tout ça ?..."
Nouveau coup. Je n'avais rien à redire, rien sur quoi m'appuyer. Il lui était tellement facile de démolir mes certitudes.
_"Tu ne renonceras pas, n'est-ce pas ?"
Tout ce que j'avais à dire sur lui était absurde mais il semblait tout de même le prendre au sérieux malgrès ses railleries. Il était sur la défensive, comme si j'étais une menace. Il me regardait fixement, entre colère, frustration et inquiétude, le regard sombre.
_"Non."
_"Ne comptes pas sur mon aide. Si tu tiens à ta sœur, tu éviteras de la mêler à cette histoire. Et toi aussi tu devrais m'éviter." avertit-il, plein d'animosité. Sûrement était-il terrifiant en cet instant. Puis, il s'en alla en me soufflant que je devrais me dépêcher si je ne voulais pas être en retard à mon prochain cour. J'obéis, mais je n'avais aucunement l'intention de l'éviter, peu importe ce que je découvrais. Peut importe ce qu'il était et les dangers qu'il sous-entendait. Mais, il avait raison sur un point: je ne mêlerais pas plus ma sœur à ça.


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Message par Ely Julia Mar 11 Aoû 2009 - 9:22

Je sais que c'est les vacances et que c'est pas forcément votre genre de lecture et encore moins de ce que vous-même écrivez mais j'aimerais vraiment avoir votre avis (surtout quand me relisant je trouve ça horriblement niais, surtout les passages concernant le lycée, la rentrée, tout ça). C'est pas ce que j'écris habituellement -hors du forum s'entend- mais j'espère que vous accepterez de donner votre avis et vos critiques parce que j'aimerais bien progresser (et ce sera grâce à vous si j'y parviens). Merci d'avance.
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Message par Auradore de Montnoctes Mar 11 Aoû 2009 - 15:21

Ah moi je l'ai lu mais n'ai pas posté parce que tu avais écrit chapitre 1 et j'ai cru que tu allais continuer. Je commenterai en éditant.

Erreur de manip j'ai effacé tout ce que j'avais écrit ==" bon on s'y remet de mauvaise humeure cette fois désolé.

Je commencerai par ce qui m'a sauté aux yeux directement, une impression de déjà lu, voir plus qu'une impression.

Ensuite il faut bien avouer que les personnages et certains lieux sont vraiment extremement détaillés, physiquement s'entend, ça en devient même le leitmotiv de l'histoire (m'expliquerai).
C'est à la fois un bon et un mauvais point selon que l'on aime ou pas (moi je ne supporte pas Zola et ses descriptions sans fin) mais là au début de l'histoire qui contient les plus de descriptions il y a également des discours qui "rythment" le récit, ils arrivent à bien passer à mes yeux.
Le personnage a la premiere personne est interressant car on peut savoir en permanance ce qu'il pense et ressent, tous en permettant de raconter son passé sous forme de souvenirs, et surtout nous avançons toujours sous son point de vu, moi j'aime bien la premiere personne car elle permet de nous garder dans l'ignorance autant que le personnage et nous somme réduit à nous positioner exactement comme lui.

Certaines syntaxes me laissent dubitatif, il me semble que certaine phrases sont tournées de bien étrange façon, mais rien d'important, cela arrive forcemment lorsque l'on tape un long texte.

Pour en revenir aux descriptions, franchement j'aimerai bien savoir quelle est la ville où habite ta protagoniste pour ne rencontrer autour d'elle que des individus à l'égal d'Appolon ou d'Aphrodite, et il convient de dire que la moitié de l'histoire s'articule autour de l'apparence de tes personnages, même quand Ella à failli se fracasser le crâne par terre elle remarque que le gilet de sa colocataire ne lui convient pas du tout. Moi c'est surtout ça qui m'a marqué plus que tout le reste, ou même que le coté niais -comme tu dis- des pauvres filles qui se font une ennemies en deux secondes chronos pour un sourire.

Avec tout ça on pourrais croire que je n'ai pas aimé le texte, mais en réalité je ne le trouve pas mauvais, l'écriture est assez fluide à mon goût, les réflexions que peut se faire le personnage sonnent juste -mention au "c'est toi ? non c'est le voisin" auquel je pense assez souvent- mais peut être pourrais tu plus insister sur les sentiments de Ella plutôt que ses sensations.

Bien entendu tout cela n'est que mon point de vu, et je ne suis pas franchement passionné par l'étude des oeuvres, je me content d'habitude de dire j'aime ou j'aime pas, donc en fait tout ça pour dire que tu devrais demander l'avis à d'autres.
Ptite question avant que tu ne te lance dans les contre arguments, si ceci n'est pas ton style habituel pourquoi écrire quelque chose qui ne te correspond pas vraiment ?


Dernière édition par Lacrimae Orion le Jeu 13 Aoû 2009 - 18:12, édité 1 fois
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Message par Ely Julia Mar 11 Aoû 2009 - 21:06

Oui, je devais mis vu mon emploi du temps ça va pas être possible. Enfin je vais peut-être essayer, ne serait-ce pas que j'aime pas ce premier chapitre, que je trouve que les autres sont qu'en même un peu mieux, moins rébarbatifs sur l'apparence par exemple, sauf peut-être pour la coloc mais comme elle va disparaître (niark !)... (les détails c'est ma petite faiblesse).
Pour ce qui est de beauté, certes la blonde et son appolon dans le magasin ajoutent aux Summers, mais la différence se fera plus tard.
Pour le déjà vu, je sais, ça ressemble horriblement à Twilligh, même si l'histoire en réalité n'est pas la même. Et non, je n'ai pompé sur rien et ce texte date de plus de deux ans maintenant, même si ça fait pa si longtemps que je l'ai fini -*un exploit*- comme d'habitude. Je jure que je n'avais ni lu, ni vu Twillight avant (dont l'histoire d'ailleur n'est pas vraiment nouvelle) et que je n'ai pas pompé.
Comme c'est expliqué au début (en italique), je n'ai pas totalement écri ce texte pour moi. D'abord l'histoire devait être non pas tant plus personnelle en fait que raisonnablement heureuse ce qui n'est déjà pas mon style (un jour peut-être mettrais-je les contes du homard pour comparer... Non, en fait plutôt mourir) et en plus c'est assez basé sur le monde réel, ce qui n'est pas mon avantage quand je dois faire une belle histoire. Mais bon, on me la demandait (plus ou moins comme un cadeau fdsa ) alors je répond aux exigences.

Voilà, je te remercie d'avoir répondu. J'espère que d'autres me donneront leurs avis et critiques aussi.
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[sans titre] Empty Ok, on a eu un avis positif. Merci Lacri. Je peux à priori me lancer sans faire de mort.

Message par Robert Begarion Dim 30 Aoû 2009 - 2:46

Sans préambule, je tiens à préciser que je n'ai ni lu, ni vu, ni compris Twilight. Je sais juste ce qu'on m'en a dit et ce que j'ai déploré sur les affiches dans le RER, le bus et le métro. Soit que c'est une nana un peu cruche qui tombe raide dingue d'un beau et gentil vampire qui tue pas les gens, mais que des méchants vampires veulent les empêcher de vivre leur amour en paix, et puis que le bonhomme sauve tout le temps la fille comme dans un bon vieux Superman. C'est peut-être une vision erronée. Je m'en moque éperdument. Je n'ai pas l'intention de lire, voir ou comprendre ce truc. Ceci étant posé :

Dix secondes après avoir fini de lire ton histoire, j'ai pensé à Twilight.

Je me suis demandé si le vampire du bouquin avait des pouvoirs spéciaux type vitesse extrême et autre, puisant dans mon ignorance pour faire des hypothèses farfelues et certainement fausses. Cela ne m'a pas mené à grand chose mais j'en ai quand même déduit que le début de l'histoire était beaucoup, BEAUCOUP trop semblable. Le simple fait qu'une fille normale d'un univers normal croise un mec tellement beau que ça en devient surnaturel, et qu'en fait il est effectivement surnaturel nous fait penser à Twilight à cause de la pub monstrueuse qui a été faite autour. C'est comme si on te contait l'histoire d'un gamin lambda avec une marque bizarre, élevé dans une famille lambda et qui se découvre d'un coup des pouvoirs magiques le jour de son onzième anniversaire. On va te hurler "Plagiat !!!" et t'immoler au son de ce cri, peu importe ce que ton histoire a à dire. C'est aussi pour ça que je chante à qui veut l'entendre à quel point Eragon c'est de la mouise recyclée, pasteurisée et reliée format bibliothèque****.

Au moins, on peut dire à ton débit que le marketing actuel et son fidèle allié le Marteau-Pilon de la Communication sont plus en faute que toi. Il reste néanmoins de ta responsabilité d'auteur d'empêcher qu'on jette le discrédit sur ton œuvre en t'accusant de plagiat. Ne prends pas ça pour un truc formel, ok ? Tu vas pas te faire éditer, à priori, et tu ne risques pas d'être huée par les journaux. Mais même une fanfic est faite pour être lue par d'autres, et il vaut nettement mieux pour toi et ta satisfaction personnelle que ces gens-là n'aient pas l'impression de relire autre chose.

Voilà, ça c'était pour le pseudo-plagiat et c'était pas méchant. Maintenant j'attaque. black2
Non, non, restons entre gens sérieux, voyons. On va se livrer à de la critique con-struc-tive. Le hic c'est qu'un bon coup de balle de fer dans les fondations aide à mieux reconstruire, mais ça peut faire mal. Âmes sensibles, s'abstenir (j'ai trop vu cette phrase dans un contexte autrement plus niais que ton texte, cette semaine, alors je me fais plaisir à la replacer ><)

Passons maintenant à l'analyse du texte pour ce qu'il est, et non ce qu'il pourrait être. Contrairement à Lacri, j'éprouve pour ma part un profond dégout envers les avis simples et non-argumentés tels que "j'aime" ou "j'aime pas" et autres jugements sur la même échelle. Ils laissent selon moi trop de flou, d'imprécision sur ce qui est bon donc à travailler et utiliser au mieux, et sur ce qui au contraire mériterait d'être refondu parce que cela handicape l'histoire. D'une manière générale, un bon avis est pour moi un avis développé. On ne demande pas un avis pour obtenir une côte de popularité de son texte après cent, deux-cents avis mais pour recevoir des conseils, des critiques, bref de la matière humaine plutôt qu'une appréciation quantitative. Évidemment, ce point de vue n'est que le mien. Des lecteurs heureux suffisent à pas mal d'auteurs, et j'envie leur aptitude à se contenter de si peu. Il m'est tout autant possible de comprendre que certains ne se passionnent pas pour l'analyse de texte, et qu'ils ne cherchent surtout pas à décortiquer le plaisir de lecture pour en connaître les tenants et les aboutissants. Cela leur enlève la "magie" des livres. Une approche scientifique face à une œuvre littéraire leur est tout simplement ignoble, pour les plus acharnés du mythe.

Ok tout le monde. Moi, je suis un shadowrunner : science et magie, c'est indissociable. rock

J'aborderai pour l'essentiel les mêmes problèmes que ceux soulevés par Lacri, qui malgré ses prétentions de novice en la matière, a fait des relevés très pertinents. Ceci dit, il me serait inutile de remettre le doigt dans ce qu'il a déjà pointé. Mis à part pour l'enfoncer, mais je fais déjà ça très bien tout seul, parait-il. Ce serait même un défaut de ma part. Vous y croyez, vous ?

Les descriptions qui traînent en longueur fatiguent le lecteur, provoquent une sensation d'assoupissement, et en viennent à poser naturellement la question : ne ferais-tu pas mieux de lire quelque chose de plus palpitant, ou au contraire de retourner au lit ? Me concernant, le maître à penser en la matière auquel j'ai été confronté n'était pas Zola mais Balzac. Très descriptif, par souci de véracité littéraire et de reconstitution historique diront certains, parce qu'il était payé à la page diront les autres. En un mot c'est bien lourd mais faut trouver un point d'accroche, un truc qui justifie la description et ça intéressera des gens. Pas tous, mais il y a bien des types qui aiment Zola et Balzac, non ? Dans tes descriptions, que tu passes trois plombes sur le physique des persos, pourquoi pas. Après tout ce sont les protagonistes, on peut difficilement faire plus important dans le récit. Et puis quitte à en faire des canons de beauté, autant expliquer pourquoi et comment plutôt que de simplement poser "un physique à en faire baver n'importe quel homme de ce monde" comme j'en ai encore trop vu ces derniers temps.

Ceci ne veut pas dire que j'approuve l'épidémie de plubodumondite aigüe qui frappe ton histoire. Il y a décidément trop de personnages qui sont inoubliables par leur simple sex-appeal là-dedans. Certes, plusieurs d'entre eux ont une excuse : c'est surnaturel, ils sont tous comme ça dans cette famille. Si cela doit être le point d'orgue de ton histoire, une famille de surhommes, il faut alors marquer la différence avec le reste de la population. Là on ne sait plus qui est au top 10 mondial des concours de beauté, vu qu'ils sont tous plus extraordinaires les uns que les autres. Cela en devient carrément répugnant. Je suis aussi en mesure de concevoir que les moches ne t'intéressent guère, que ce que tu veux c'est une histoire avec des personnes désirables, parce qu'après tout la fiction c'est fait pour rêver, non ? Auquel cas il va falloir en emmener quelques uns à l'abattoir pour que le rêve prenne une consistance au milieu de la réalité et ne reste pas un monde à part. L'univers que tu as choisi est définitivement le nôtre. Pour être crédible, il convient de ne pas changer les règles au cours des évènements. Certains peuvent avoir droit à un physique qui ne soit pas inouï sans pour autant les condamner au célibat pour le restant de leurs jours. C'est un tas de conseils en vrac, rien n'est obligatoire, bien entendu, mais dans l'état actuel des choses je trouve les personnages indigestes.

Revenons-en aux descriptions. Moi, c'est la salle de bain qui m'a poignardé les neurones. J'ai vérifié, ta description depuis la douche jusqu'aux carreaux de six couleurs différentes en passant par les reflets qui s'invitent sur toutes les surfaces (rien n'est donc mat dans cette fichue pièce ???) fait plus d'une page sous word. C'est innommable. Et surtout c'est une pauvre salle de bain sans le moindre intérêt aucun pour le déroulement de l'histoire. OSEF (On S'En Fout) diront les plus hargneux. Avant de t'attaquer au détail d'un élément quelconque, tu devrais penser au rôle qu'il doit jouer. Ne décris pas en détail l'inutile tout comme tu n'ellipserais pas le nécessaire, voilà le conseil que je te donnerai à ce sujet. Je me trompe parfois : la salle de bain pourrait avoir un intérêt fondamental, peut-être même l'a-t-elle déjà eu et la discussion Ella/Ariel à elle seule est-elle si importante que ça en valait la peine. Je n'ai pas eu cette impression. Cette pièce carrelée sur les six côtés m'a donné envie de sortir au plus vite en claquant la porte, après avoir dégoupillé une grenade à l'intérieur.

(vous avez le droit de me traiter de dangereux déséquilibré, de mettre ma santé mentale en doute et de me suspecter de préméditer un attentat à la bombe. Cela dit Jackal vous en voudra de penser autant de bien de moi. Votre attitude risque de lui déplaire souverainement.)

Concernant la syntaxe douteuse, je n'ai rien noté qui relève du peloton d'exécution. Je m'abstiendrai donc de commentaires mesquins concernant telle ou telle formulation peu ou pas française. Au sujet de la pertinence de la narration à la première personne, je n'ai rien contre. Je soupire juste d'avance face à l'inconvénient majeur de ce mode d'écriture, à savoir l'obligation de passer par chaque état d'âme du personnage, de sans-cesse faire des allers-retours entre ses sentiments et le monde extérieur. Ce truc a tendance à me lasser (surtout depuis l'infâme Assassin Royal, chef d'œuvre d'indécision et d'incompétence héroïque) mais la troisième personne n'est pas exempte de lourdeurs non plus. Tu ne t'en sors pas si mal sur ce point, à mon humble avis (j'entends des rires mais je les méprise... JE NE SUIS PAS PARANO)

Les dialogues relèvent énormément le niveau, comme l'a souligné Lacri, notamment parce que tes personnages parlent avec naturel, et n'iront pas dire de "niaiseries" ("aucune femme ne pouvait être plus belle", rien que ça ?) quand ils parlent de quelqu'un d'autre. Ils s'autorégulent, contrôlent leurs envolées poétiques, et ne font pas de métaphores bizarres ("un regard profond de lionne éclatante", ouch ça doit faire mal une lionne qui éclate) Prends exemple sur eux ^^

Bah, ça doit être à peu près tout pour l'instant. Je prendrai exemple sur Lacri : si jamais je trouve vraiment un truc à dire, j'éditerai ce post pour faire un commentaire digne de ce nom.

Et puis comme d'hab', tout ce qui n'a pas été flagellé dans ce texte est sans doute bon. Merci d'avoir lu ce commentaire avec l'attention qu'il méritait (à vous de voir, héhéhé)

NB1 : pourquoi les "9.3." ? Chez nous, les "neuf-trois" c'est la prononciation péjorative du département 93 (Seine St-Denis, si je ne m'abuse) et de ses indigènes. Il ont davantage une réputation de vaste ZEP et de jungle urbaine que de banlieue chic pour fils de PDG. Je m'interroge quand à cette appellation, d'autant plus que tu n'expliques pas sa provenance dans ton récit.

NB2 : ah ouais, les noms de tes persos, Edouard et Ella, c'est quand même très très très similaire aux deux autres gusses, à un point dérangeant même pour un lecteur qui veut croire en ta bonne foi quand tu dis que tu as écrit ça avant, et que c'est complètement indépendant.

-------------------------------------------------------------

**** : Pour plus de détails à ce sujet, voyez ici


Dernière édition par Robert Begarion le Mar 27 Oct 2009 - 22:30, édité 7 fois (Raison : Maintenance de routine, régulation de la population des fautes diverses ET ajout d'un lien didactique.)
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Message par Ely Julia Dim 30 Aoû 2009 - 11:42

Merci. Ne t'en fais pas, je ne te reprocherais jamais de me donner ton avis sur un texte (ou autre), les critiques servent toujours. Si personne ne veut juger et donner son avis on ne peut pas se corriger et donc progresser. C'est pourquoi je te remercie.
Pour ce qui est des descriptions trop longues, j'ai souvent peur d'enlever des choses parce que le(s) premiers chapitres j'ai du mal à trier sur ce qui est important à dire ou pas.
La description de la salle de bain est si longue et si pénible à suivre que ça ? (L'habitude des illustrations en parallèle déteindrait-elle trop ? T_T)
J'ai vraiment écrit un truc aussi ignoble qu'"un regard profond de lionne éclatante" ? jaune Oui, il faut que je calme ma tendance à faire des canons de beauté. Je tiens juste à préciser que ce n'est pas parce qu'Ella les trouve beaux qu'ils le sont forcément, ou pour tout le monde.
Pour ce qui est de Twillight, l'histoire en elle-même n'est pas nouvelle. Une fille normale qui rencontre un être surnaturelle, nombre de gens ont déjà puisé dedans, et pour ce qui est de vampire aux pouvoirs de superman Twillight n'est pas le seul livre qui en profite même si c'est très très remanié et que l'auteur a fait des modifications.
Pour ce qui est des prénoms, Ella c'est pour le prénom Elle, non pas pour Bella. Et elle a déjà changer trois fois de prénoms.Pour ce qui est de lui, je trouve pas d'autre nom qui lui irait bien, j'adore celui-là !

maintenant, il me reste à tenter de corriger tout ça.
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Message par Parthénis [PNJs] Lun 31 Aoû 2009 - 1:10

EEEeeeeerf... *halète, s'éponge le front* BooOOooon... Et bien les gars félicitez-moi, je viens de lire tout ce topic d'un trait \o/ (=p)

Alors moi j'ai la flemme d'argumenter, mais vu que j'ai promis un avis je vais faire un effort...

Déjà, je suis d'accord avec les deux autres gus sur les commentaires autres que leur goût personnel ^^

Ensuite, je dois dire qu'à la lecture j'ai effectivement trouvé les descriptions... pas forcément trop longues -encore que la salle de bain !-, mais surtout omniprésentes. Certes, on aime ou pas, mais je pense que parfois ça tient trop du tir en rafales ! Notamment la description successive de tous les membres du groupe dans le magasin de disques, ça fait énumération : aligner dans la même phrase les couleur-des-yeux couleur-et-forme-des-cheveux teinte-de-peau forme-du-visage allure-des-fringues de cinq persos, je pense que même un Balzacophile pourrait avoir du mal à tout intégrer x)

Sinon, j'ai repéré pas mal de fautes de type probable inattention à la relecture, mais je n'ai pas souvenir de phrases vraiment bancales. Ah, si, dans le message d'Ariel à sa sœur, il doit manquer une ligne...

La narration à la première personne passe bien. Ç'a une allure maîtrisée ^^

Et euh maintenant le commentaire goût personnel... C'est exactement le genre de texte qui me fait me demander pourquoi diantre une fille qui va à la fac est sensée m'intéresser =.=" Et la perspective annoncée d'histoire(s) d'amour comme intérêt principal du récit me fait refermer aussi sec le bouquin pour en prendre un autre... D'accord y a du fantastique dans l'air, m'enfin moi j'ai surtout l'impression qu'il est là pour décorer, et non comme véritable partie prenante du récit... (mais je peux me planter) En somme, tu as mis dans le mille. Exactement le style de roman que je peux pas encadrer x) Mais bon c'est une coïncidence malheureuse, aucunement une critique... ^^"""

En conclusion, je dirais que le texte n'est certes pas parfait, mais présente des bons points qui permettent potentiellement de prendre appui pour progresser ^^
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Message par Ely Julia Mar 1 Sep 2009 - 13:08

Je me doutais un peu que c'était exactement ce que tu ne lirais pas ordinairement.
En réalité, c'est plutôt l'histoire d'amour qui amènera au fantastique, j'essaierais de mettre au moins le deuxième chapitre si j'ai le temps de le taper entre mes cours (aujourd'hui je vais en profiter vu que j'ai plus de cours à bosser jusqu'à demain), et en espérant que cette fois j'arrive à mettre correctement les spoilers, comme ça vous pourrez le comparer au premier et me dire ce que vous en pensez. En tout cas, je vous remercies d'avoir répondu et maintenant je vais corriger.
En tout cas j'ai du soucis à me faire au vu de vos critiques quand on me dit que j'écris comme je pense... ^^"
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Message par Ely Julia Mar 1 Sep 2009 - 18:31

Bon, j'ai tenté de corriger. En enlevant des choses a.ussi, comme ça je peux modifier un bout de mon roman que je n'aimais pas.
@Robert : J'ai expliqué dans le récit ce que signifiait 9.3., quand au pourquoi ce numéro là plutôt qu'un autre, c'est précisément pour la raison que tu as rappelé (surtout pour ça, mais il y a un peu de privat-jock aussi, désolée).
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Message par Parthénis [PNJs] Mar 1 Sep 2009 - 22:11

"Private joke"...

Deux trucs qui me sont revenus après coup :
- Je comprends pas pourquoi la mère a des copies à corriger la veille de la rentrée...
- Franchement, le discours pour rassurer la sœur à propos de son entrée au lycée, moi ça me rassure pas ça me pousse au suicide x) Mais tes persos ont sans doute pas la même psychologie que moi =p
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Message par Ely Julia Mer 2 Sep 2009 - 12:29

Ca te pousse au suicide ?
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Message par Parthénis [PNJs] Mer 2 Sep 2009 - 12:43

Ce que je veux dire c'est qu'à la place de la sœur ça me ficherait encore plus la trouille...
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Message par Ely Julia Mer 2 Sep 2009 - 22:52

Alors c'est moi qui doit être bizarre...
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Message par Ely Julia Dim 27 Sep 2009 - 17:01

Spoiler:


Dernière édition par Ely Julia le Lun 28 Déc 2009 - 17:04, édité 5 fois
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Message par Robert Begarion Dim 27 Sep 2009 - 18:08

Pitié, mets ton texte blanc en noir, là c'est illisible.
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Message par Ely Julia Dim 27 Sep 2009 - 18:35

Mais je venais de le faire !!! cry
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Message par Ely Julia Dim 27 Sep 2009 - 18:53

Bon, c'est un peu moins illisible.Mais ça reste qu'en même un peu épars [sans titre] 347995
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[sans titre] Empty chapitre 2 (suite)

Message par Ely Julia Dim 27 Sep 2009 - 19:49

je sens que mon ordi va passer par la fenêtre !

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Dernière édition par Ely Julia le Dim 27 Déc 2009 - 21:30, édité 2 fois
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[sans titre] Empty chapitre 2 (re : suite)

Message par Ely Julia Dim 27 Sep 2009 - 20:13

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Message par Ely Julia Dim 27 Déc 2009 - 21:06

Troisième chapitre :

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Message par Ely Julia Dim 27 Déc 2009 - 22:23

Troisième chapitre (suite) :

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