Manubiwan Kenobi, le Jedi rutilant contre Robert Begarion, le Toupabo

Moi, Manubiwan Kenobi, Jedi ayant pour mission de protéger tout ce qui représente le Bien dans ce monde, je défie haut et fort le plus grand cuistre qui existe sur cette triste Terre, pour les motifs suivant :
-Parce que c'est un lève-tard, et que j'aime pas les lève tard !
-Parce que c'est un répugnant personnage, qui ose mêler dans un seul et même sandwich du kiri, du melon, des crevettes et du fromage !
-Parce qu'il n'aime pas les chats
-Parce que de toute façon, c'est Robert, et il faut taper sur Robert (Robert doit Mourir, cf Munchkin ^^)
-Parce qu'il n'a jamais froid
-Parce qu'il se revendique breton
-Parce qu'il ne sait pas être discret (quoiqu'un peut plus que Tommen :p)
-Et parce que j'ai envie de faire un combat !

Moi, Robert Begarion, le Preux, le Magnifique, le Terrible, l'Invaincu, le Dextre, le Loyal, le Défenseur des Opprimés, chevalier thearien de Premier Ordre, dit Celui-Devant-Qui-Les-Éléments-Fléchissent, Détenteur de l'Épée Légendaire, Protecteur de la Justice, Muraille contre la Barbarie, Pourfendeur de Béhémoths et Maître du Courroux Ardent, j'accepte le défi, et vengerai les suivants affronts :
-je jure sur l'honneur ne point tolérer de crevette dans mon auguste gosier
-je m'engage à purger cette terre de ses sanguinaires parasites félins.
-je ne mourrai point de la main d'un Extérieur.
-je suis le Rempart contre l'Hiver, et n'aurai donc froid que lorsque le Mur tombera, et que tous les Feux s'éteindront.
-je ne ternirai point les armoiries de la Blanche Hermine.
-je mettrai un tel soin à mon armure de plates que mon adversaire entendra les coussinets maléfiques de son diantreminet avant mon pas céleste.
-Tel immergé dans le Vaapad, mon envie de combat surpassant la tienne me donnera la victoire.
Et comme je suis l'offensé, je choisirai le lieu et l'heure, et tu subiras mes habitudes de lève-tard patenté.

Alors soit, tel un condamné, je te laisse le choix de l'heure de ton exécution. Mais sache que cette décision est sans appel, à partir de désormais maintenant, toute demande de grâce, d'abandon, de fuite, de pause casse-croutes afin que d'avaler tes repas ignobles bourrés de substances dopantes (EPO) et autres prétextes mensongés est vaine. Le combat qui s'engage est un combat pour la protection de la Vie, qu'il s'achève donc dans la Mort. Tu périras sous mes coups, j'en fait le serment devant le Conseil, devant mes Mentors. Car la Force épaule mes gestes, et ma volonté ne fléchira pas devant ton faciès injurieux !

Je demande à l'arbitre de laisser solennellement la décision du lieu et de l'heure du combat, pour que le cuistre ne vienne pas réclamer contestation quand je l'aurais débiter en morceau, si cubique que même ma mère ne les différencieraient pas d'avec les dés de jambon qu'elle utilise pour orner ses divines quiches !

Aussi, nous n'utiliserons que nos armes respectives, le stricte nécessaire de combat, et les pouvoirs qui nous sont propres. Pas d'autre artefacts, pas de stratagèmes fourbes, un combat en bonne et due forme.



(on ne discute pas, je sais que tu es le commanditaire de cet attentat !)

Et que la Force soit avec toi.

(trop fort la photo) bon je fais l'arbitre, des objections

Nan, ça me va, tu peux craindre l'ire de venom' mais vu qu'il est pas là et que son clone morbide le remplace...

T'as plus qu'à balancer le décor

Bon, sa vient se terrain ?

Stationnement souterrain annexé aux bureaux du gouvernement pesdien, 3e sous-sol, endroit mal éclairé, froid, humide, rempli de de segways modèle decenta emdorien (qui fonctionnent a l'énergie nucléaire, donc, et qui font un max de dégat quand ils explosent =D).

Bon jeu!

[Merci, Maka ^^

...

Dis-moi Manu, t'as vu la scène d'ouverture de Highlander, j'espère ? Parce que vu comme c'est parti, ça risque bien d'y ressembler pas mal. Maintenant sors ton sabre, coyote.]

Un homme avançait avec assurance au milieu des petits véhicules entassés de chaque côté, formant des masses sinistres. Son visage, visible par à-coups lorsque les plafonniers daignaient grésiller et émettre quelque éclat fugitif, montrait un mélange de détermination et de prudence sourde. Les mains à hauteur de la ceinture, bras légèrement écartés le long du corps, il semblait prêt à défourailler au moindre bruit. Son pas retentissait un peu comme le rideau à l'entrée d'une boutique d'antiquités. Il carillonnait. La cotte de maille sous son pantalon, descendant quasiment jusqu'au sol, n'y était pas étrangère. Le long de sa jambe gauche, un long fourreau dépassait de son ample manteau de cuir marron.

Sa cible était proche. Elle se terrait quelque part dans cette caverne, tapie entre les ombres. Ainsi elle se sentait en sécurité, croyant que dans son élément elle pouvait être le chasseur.

Traqueur émérite, l'homme avait fait de la capture du gibier de potence son travail de prédilection bien avant de recevoir les honneurs de la Couronne. Cette proie l'avait suffisamment fait courir, venue se réfugier par delà les océans pour un esclandre en plein territoire Cœur. Une bagarre de taverne au premier abord, jusqu'au moment où l'étranger était intervenu, maniant une étrange lame luminescente. Il avait sommairement tranché les mains d'un des agresseurs, envenimant par là le conflit et déclenchant une véritable bataille rangée dans le quartier pauvre, entre la bande dominante et les opprimés. Cinquante-sept morts, et les principaux bandits en faisaient partie, pour la plupart découpés en deux voire trois morceaux calcinés.

La Justice exigeait un coupable, afin de rester crédible et de se préserver des velléités de jacquerie réveillées parmi la populace. Robert Begarion était cette Justice, et l'homme à l'épée de lumière était son condamné.

Peut-être avait-il réalisé son erreur, et jugé qu'il valait mieux partir plutôt que d'engendrer encore plus de haine. Il pensait certainement être un incompris bien intentionné. Le pourvoyeur estimait quant à lui que c'était un dangereux malade. Et qu'il fallait en finir au plus vite, car il ne faisait pas bon de demeurer trop longtemps à Pesda. Après les évènements récents, les gens d'ici n'aimaient pas particulièrement les visiteurs. Encore moins ceux qui se présentaient les armes à la main.

[Oui, j’ai vu la scène d’intro d’highlander, mais tu ne m’auras pas aussi facilement !]

Manubiwan était assis en tailleur, tout encapuchonné de ses vêtements de Jedi, usés depuis le temps. Les coutures avaient lâchées sur les bords, et les trous se multipliaient sur les kimonos de son pantalon. Mais baste. L’heure n’était plus au tricot. Toute cette histoire l’avait mené dans une position de gibier traqué, alors qu’il n’avait agis que par défense. La bagarre avait dégénéré, et le voila qu’on le tenait pour responsable. Il avait essayé de discuter, mais rien. Son bourreau était un coriace, et il avait déjà à mainte reprise déjouer ses ruses pour le mettre hors course. Jamais ils n’avaient combattu en face à face. Mais leurs infernales courses poursuites prendraient fin dans ce parking. Car cette situation ne pouvait plus durée. Deux mois de traque, deux mois d’espionnage, et de paranoïa, à regarder toujours derrière son dos après avoir bifurqué, à gouter chacun de ses aliments avant de les manger avidement, à ne dormir que porte fermé, verrou enclenché et avec une chaise adossé contre la poigné. Son souffle se condensa en vapeur blanche. Il faisait froid ce soir. Pas au point de givré, mais cette fraîcheur donnait à la scène un aspect… dérangeant.

Le silence régnait dans ce parking. Seul les pas du Justicier résonnaient haut et fort, comme si l’homme, pour se donner du courage, faisait le maximum de bruit. Les lumières éclairaient de manière stroboscopique, et les flashes lumineux lui avait permit de localiser la position du Justicier. L’homme avançait, le pas assuré, au milieu des Segways garés. Manubiwan était profondément immergé dans la Force, et en sentait les remous les plus subtiles… mais rien ne permettait d’entrevoir l'issus du combat. Le Jedi posa ses deux mains à terre, et leva pesamment la masse de son corps, de manière silencieuse. Portant la main à sa ceinture, il y saisit le petit cylindre générique de son arme, et l’empoigna fermement. Puis, il s’avança, des les ombres clignotantes, se frayant un chemin dans les rangés d’engins, dont les guidons hérissés se dressaient comme des barbelés, sans plus aucun soucis de discrétion.

Manubiwan - Il semble que ce que je voulais éviter ne le puisse plus être… Si c’est vôtre souhait que cela se finisse dans le sang, alors, je me résigne à votre penchant bestial.

Déclara-t-il à voix haute. L’homme au milieu du parking, se retourna subitement, l’épée prête à être tiré. Ce volte-face fit clinquer la protection de fer que le bourreau portait surement sous ses habits. Manubiwan contourna deux rangés de Segways. Sa silhouette se découpait, et son ombré était projeté sur les armatures métalliques des véhicules obsolètes. Ils se retrouvèrent enfin en face l'un de l'autre. Manubiwan avait prit soin de bien garder son visage caché. Le jeune Jedi déclara, d’un ton parfaitement neutre. Aucune agressivité ne transparaissait de sa voix.

*Il n’y a pas d’émotion, il n’y a que la paix*

Manubiwan – Vous ne me connaissez pas, et pourtant, vous éprouvez la folle envie de me tuer. Vous n’êtes qu’un lâche se camouflant derrières ses affects primaires pour assouvir vôtre besoin égoïste de violence. D’où je viens, les gens de votre espèce sont considérés comme ennemis de l’Etat. Je répugne à vous affrontez, mais vous ne me laissez plus le choix. Alors, finissons-en.

Manubiwan tendit son bras à l’horizontale, et dégagea enfin son visage qui était auparavant recouvert par le lourd tissu marron de sa bure. Relevant l’échine, leurs regards se croisèrent pour la première fois, et celui de Manubiwan était dur, et lourd de reproche.

Manubiwan – Je suis Manubiwan Kenobi, Chevalier Jedi et Major de la République. Mourrez, funeste engeance.

La lame jaune fusa dans le noir, éclairant le bras du combattant d’une aura dorée palpitante.

[La difficulté ne compte pas, pour celui qui a la certitude]

Robert inclina distraitement la tête. Voici donc la fameuse épée de lumière qui avait fait couler autant d'encre et de salive. Et de sang. D'après ses sources, elle disposait d'une puissance considérable, et permettait de se ménager des sorties dans les murs en un temps défiant l'imagination. Il avait aussi ouï dire que l'homme faisait voler cette lame autour de lui, qu'elle allait cueillir ses ennemis puis revenait dans sa main telle un émerillon. Mais plus que tout, cette arme dégagerait une telle énergie qu'aucun objet en ce monde ne saurait stopper sa course mortelle, et seule la fuite aurait permis aux rares témoins d'apporter ces précieuses informations. Le chevalier considéra attentivement le halo rectiligne et tout de jaune, s'échappant des mains du fugitif en grésillant doucement.

Si le combat est perdu d'avance, on va le savoir tout de suite.

Dégainant avec la souplesse et le silence d'un vétéran du combat, le chevalier thearien imita la pose du chevalier jedi, saisissant son épée bâtarde à deux mains. La lame sombre et bleutée luit faiblement à la lumière de l'arme adverse. Puis, sans prévenir, Robert Begarion s'élança, pivota d'un quart de tour et amorça un puissant fauché latéral, capable de sectionner d'un coup l'abdomen de son ennemi. Calmement, Manubiwan porta son sabre laser sur la trajectoire de l'épée. Dans un flamboiement aveuglant, celle-ci vint percuter le trait de lumière, hurlant comme une scie sur une surface impossible à entamer.

Impeccable.

Surpris par le choc violent dans ses avant-bras, le jedi recula prudemment, et considéra à son tour l'épée de son adversaire avec stupéfaction. Robert eut un franc sourire aux lèvres. L'arme avait produit son petit effet, à lui de poursuivre.

"Cette épée n'est du même bois que rien de ce que tu as pu voir ou affronter jusqu'ici. L'acier valyrien qui la compose ne condescendait autrefois à la forge que sous le feu impérieux des vrais dragons. Il n'est désormais plus possible de produire sa pareille, depuis que les faux dragons des parias ont insulté les nôtres, et provoqué leur retraite au cœur du Grand Volcan."

Robert montra son arme, verticalement, de façon à ce que le jedi put en examiner le fin feuilletage sur le plat de la lame. Sa teinte n'avait pas varié d'un iota sous l'assaut. L'épée semblait plus froide encore que la détermination de son porteur.

L’acier avait tinté sous la lame de son sabre… c’était impossible… aucun métal suffisamment léger pour faire une arme ne pouvait résister à la puissance généré par un sabre laser… La surprise le fit reculer. Cet homme, en face de lui, qui pavanait avec son épée, l’exhibant comme un signe de sa supériorité, le regardait, et sur son visage, se peignait un sourire qui rayonnait l’orgueil et la fierté, l’arrogance et l’infatuation d’un homme qui venait de révéler un atout majeur de son jeu.

Se laisser ainsi guider, porter par des sentiments aussi bas que la vanité, Manubiwan ne le tolérait pas. Ce monde où il avait échoué, ne cesserait de le surprendre. Tant par la richesse des innovations technologiques, aussi poussées que cet acier valirain, que par la stupidité et la fermeture d’esprit de certain des être qui le peuplait.

Les deux figures se faisaient parfaitement face. Manubiwan, dont les plis de la bure retombait à peine de son dernier mouvement, était roide, le sabre laser allumé, grand ouvert à la Force, se tenant près à tout les assauts possibles. Son alter-ego, toujours souriant, s’était lui aussi, après une longue pose exhibitionniste, ramener à une posture de garde. Manubiwan ferma les yeux, non pas pour fuir le regard, mais pour mieux se concentrer. Sur ce monde, il lui restait un unique atout qui le démarquait de tous autres combattants. Sa prémonition. Il devait l’utiliser à fond.

De toute évidence, son adversaire était un Cœur. Une telle épée ne pouvait être que forgé par des Cœurs, spécialistes dans la métallurgie. Et qui dit Cœur dit pouvoir de feu. Il fallait donc s’attendre à une déferlante de calorie. Manubiwan devait se tenir prêt à user du pouvoir qui émanait des Terres Piques, parfaitement adapté à son adversaire, si toutefois il l’avait bien jugé. Sentant une perturbation, Manubiwan ouvrit promptement les yeux, interrompant sa réflexion.

[Tsss, inculte. "aucun métal suffisamment léger pour faire une arme ne pouvait résister à la puissance généré par un sabre laser", tu parles. Et l'ultrachrome des vibroboucliers de Kar Vastor, alors ?]

Robert était repassé à l'attaque, mais quelque chose n'allait pas. Il porta un premier coup de biais, que le jedi para aisément. Puis recula et balança son épée vers le bas. Manubiwan bloqua le coup en abaissant sa garde. Plutôt que de profiter de l'ouverture, Robert inversa la ligne des épaules et amorça une nouvelle attaque latérale. Le chevalier jedi avait beau prétendre vouloir en finir, il restait pour l'instant sur une posture extrêmement défensive, et n'avait rien tenté qui mît la vie de Robert en péril. Mais comme tout membre de son ordre, même si un chevalier thearien en ignorait tout, il devait sans doute passer plus de temps au combat à réfléchir et évaluer son adversaire, à manœuvrer en silence, qu'à se battre réellement.

"Du nerf, pauvre couard ! Bats-toi avec un peu de conviction !" brailla Robert.

Peut-être l'homme à la bure avait-il remarqué que son opposant non plus ne tentait pas sincèrement de mettre une brusque et acérée fin à ses jours. Du moins pour l'instant. Cependant, les coups se faisaient de plus en plus resserrés, tandis que Robert prenait la mesure du style de combat jedi que pratiquait Manubiwan. Puis vint un coupé vertical porté avec toute la force du chevalier. Une fraction de seconde avant le contact fatal, le sabre laser jaune vint se positionner à l'horizontale au dessus de la tête du jedi, prêt à intercepter la lame d'acier valyrien.

Qui disparut dans l'intervalle.

Sans voix, Manubiwan contempla une seconde fois son adversaire avec stupéfaction. Robert tenait devant lui, bras tendus, un pommeau, une poignée, une garde, et un vide. Le jedi se concentra sur la nature de ce vide énigmatique, l'espace d'un instant. De trop. Vrillant l'air ambiant, jaillit une lame de lumière écarlate, longue comme une fois et demie la pièce d'acier valyrien dont elle avait pris la place. Sa pointe perça l'habit de Manubiwan, produisant un filet de fumée et un relent de carbonisation. D'un volte-face rapide, Robert taillada son ennemi, qui laissa échapper un rugissement de douleur.

Deux coups avaient porté au but. L’un, à l’épaule, mais Manubiwan avait évité le pire, en décalant légèrement son torse, ne se faisant ainsi pas découpé par la lame désormais laser et rouge. Mais le deuxième fut plus cuisant. D’une volte soigneusement ajusté, son ennemi profita de la surprise pour une sérieuse balafre à la jambe.

Manubiwan – AAAAHHHH !!!

Rien qui n’empêche la mobilité, mais la demi-seconde d’étourdissement suffit à son opposant pour lui rentrer dedans, le renversant. Manubiwan tomba à la renverse… Aussi vif que l’éclair, il éteignit son sabre, posa ses deux mains au sol, derrière lui. Il garda cette position scabreuse, les deux pieds au sol, devant lui, et les deux bras en arrière, poser eux aussi par terre, une demi-seconde, tout au plus. Puis, s’ouvrant à la Force, et utilisant l’humidité de l’air, il fit jaillir sous ses deux mains un puissant jet liquide, qui le propulsa violement en avant. Robert, qui déjà essayait de le planter, fut prit au dépourvu. Manubiwan en profita pour rallumer son sabre et porter un violent coup à la tête. Robert ne pouvant pas paré, il esquiva avec une roulade la lame meurtrière, qui, cette fois-ci, avait en effet pour vocation la mort de l’adversaire.

Les deux hommes reprirent chacun une position de garde. Manubiwan haletait… son adversaire possédait un sabre laser rouge… Comment diable était-ce possible ! Un vieil espoir ressurgit du fond de son être. Etait-il, comme lui, un exilé ? Avait-il, lui aussi, été emmené dans ce monde si différent du leur ? Sith ou pas, Manubiwan voulait comprendre… Tant de réponses, peut-être à porter de lame. Le jeune homme pris sa décision. Sa lame s’éteignit, ne laissant plus les lieux éclairer que par les néons chancelants et la lame rouge de son adversaire.

Manubiwan – Il semblerait que nous soyons frère de misère… Que vous soyez Sith ou Jedi, faisons une trêve… je dois comprendre comment vous êtes arrivé en ces lieux. Comment ce fait-il que vous vous soyez retrouvé ici ?

La voix de Manubiwan était fébrile, pleine d’espoir. Mais il restait tout de même sur la défensive. Dans sa manche, le sabre était prêt à jaillir. Car si la couleur ne l’abusait pas, et que son adversaire était bien un Sith, le combat ne serait que plus rude et fourbe… Manubiwan fit un pas en avant, en preuve de bonne foi.

Avec la défaite vient la détresse. Avec la détresse vient la déraison. Et avec la déraison vient la démence.

Que croyait donc ce malfrat ? Que son bourreau ferait preuve de clémence, en le voyant désarmé et prêt à tendre la main ? Espérait-il attirer là la sympathie de Robert ? Et qu'étaient donc ces termes délirants ? Jedi ? Sith ? N'avait-il pas dit faire partie des Jedi de la République tout à l'heure ? Mais quelle république, Pesda ? Oui, l'homme était un Pique, ses pouvoirs en attestaient. Mais il s'était aussi attribué le titre de chevalier, ce qui était parfaitement absurde. Était-ce quelque folie ? Ou bien tentait-il de mélanger choux et poireaux pour concilier sa nature de pesdan avec sa prétendue fraternité de chevalier qu'il entretiendrait avec Robert ? Toutes ces pensées lui tourbillonnèrent de façon désordonnée dans le crâne, et il n'en ressortit rien de bien structuré à propos de l'individu en bure.

Un fou. Voilà donc ce qu'il veut que je croie. Sans doute espère-t-il être pris en pitié pour son infirmité. Et bien, voyons donc jusqu'où peut le pousser sa folie.

"Ton frère ? Crois-tu que jamais l'un des miens puisse être frère de quelqu'un de ton bord ? Tu dois être bien désespéré, Jedi, pour parler ainsi."

Robert s'avança de quelques pas avec calme, puis amena lentement sa lame rougeoyante sous le menton de Manubiwan. La pointe de l'épée apportait au niveau de la pomme d'Adam du Jedi une douce chaleur qui ne présageait rien de bon.

"Te crois-tu en position de me questionner ?"

Manubiwan se calma, s'aidant de la Force pour appréhender la situation... L'homme en face de lui pouvait-il être aussi vil, aussi perverti par le Coté Obscur qu'il en refusait même, dans cette situation burlesque, d’oublier sa haine et sa rancune afin que de s’entre-aider, afin de comprendre ? L’homme s’était-il crashé, tout comme lui ? De quelle planète venait-il ? Bien que ses intentions semblaient clairement belliqueuses, y avait-il une once de volonté, de désir de savoir dans cet amas de colère ? Manubiwan réfléchissait à toute vitesse. Son adversaire était désormais quasiment plaqué contre lui, sa lame sous sa gorge. Il était en position défavorable... Mais d'un autre côté, le bourreau avait pris de grands risques... Peut-être ne se rendait-il pas compte que, même si le jeune Jedi était dans une posture soumise, cette même position avait complètement ouvert la garde du Sith.

*Il n'a pas l'air décidé à coopérer...*

Les Sith... tous animés de cet esprit de compétition, de revanche bravache... Tous à considérer leur orgueil comme le centre de tout acte... Impossible de traiter avec eux... Jedi et Sith étaient voués à s'entretuer, à se convertir mutuellement, à se haïr. Une vague de déception envahit Manubiwan. Celui là n'était pas différent de ses congénères... Il mourrait plutôt que de l'aider... Il chassa la tristesse, chassa même toute émotion. Son rival rapprochait de plus en plus sa lame rouge vers la peau du jeune homme, comme pour s'amuser à voir jusqu'où Manubiwan se laisserait faire. Et bien, il était temps pour le Jedi de reprendre ses esprits, et de repasser à l'action.

Manubiwan était donc là, les bras ballants le long du corps. Dans l'une des deux mains, son sabre éteint, caché dans sa manche et prêt à en jaillir, et dans l'autre main rien. Manubiwan se concentra sur l'eau de l'atmosphère, et lentement, l'accumula dans sa paume, la faisant tourbillonner de manière à ce qu'elle forme une boule de la taille d'une pomme. Tout en créant son entité aquatique, il fixait profondément son opposant, essayant de parler sans se faire cautériser la peau de sa gorge.

Manubiwan – Je vous en prie, écoutez-moi. Vous devez me dire ce qu'il en est de la République ! Je ne sais pas depuis combien de temps vous êtes en ces lieux, mais vous ne pouvez pas y être né, si vous possédez une telle arme ! Actuellement, Coruscant doit être sous les assauts de la Confédération, et...

Manubiwan dégaina subitement, coupant sa phrase pour une meilleure surprise. Il éloigna sa tête de la lame en se penchant en arrière, et, d'un coup de sabre puissant, vint heurter la lame adverse. La lame rouge dégagea légèrement, mais suffisamment pour revenir parer la lame jaune en quinte. C'est ce moment précis que Manubiwan choisit pour déplier son bras, paume en avant, et porter son orbe tournoyante...

La vitesse infernale de rotation déchira aisément le tissu des vêtements, et, bien que se heurtant à la cotte de mailles désormais révélée, envoya valser son antagoniste dans les airs...

Moyennant un épouvantable fracas métallique, Robert atterrit quatre fers en l'air quelques segways plus loin. Bringuebalant comme une ancre venant de s'enfoncer dans la terre ferme, avec les dix coudées de chaînes sur le dos, le chevalier se releva péniblement. En n'importe quel instant, y compris les plus inconfortables, il tenait à conserver la prestance qui seyait à son titre. De sa main gauche, il se massait douloureusement les reins à travers les anneaux de sa cotte de mailles, et de l'autre il s'assurait du soutien de son épée. Cette dernière arborait toujours la même lame rougeoyante, qui avait laissé une trace noirâtre sur le sol à l'endroit où elle était tombée.

Encore heureux que je ne portais pas de plate sur ce coup là.

Enfin, il s'épongea le front, les joues et le col. La maille avait complètement brisé la sphère et son pouvoir destructeur du même coup, mais en retour Robert avait eu droit à une bonne douche. Un truc mou et humide vint se coller sur son œil droit, et il mit une seconde à comprendre qu'il s'agissait probablement d'une mèche de cheveux. Sans rien manifester de son agacement, il écarta l'importune et se remit en garde, jurant de ne plus perdre des yeux le moindre geste de ce fourbe pesdan.

Un roublard et un fieffé brigand, voilà ce qu'il est. Un menteur aussi, puisqu'il s'est prétendu chevalier, alors qu'il emploie traîtrise sur traîtrise sans vergogne.

À vrai dire, Robert ne s'était pas attendu à un combat loyal, mais la conduite de son antagoniste ne l'en mettait pas moins en rogne. Poussant un rugissement, il chargea et battit l'air autour du Jedi. Sans réellement viser de points vitaux, les coups de Robert pleuvaient tel un déluge ardent, et contraignirent le Jedi à battre en retraite, en dépit de tous ses efforts. Songeant certainement que la tactique de son ennemi consistait à l'acculer pour réduire ses options, Manubiwan se laissa sans trop rechigner adosser au mur, assuré des quelques coups d'avance que son calme lui procurait. Enfin, Robert lui asséna à nouveau un puissant fendu vertical, mais cette fois le Jedi ne fut pas dupe. Sa lame vint prématurément à la rencontre de celle du chevalier, de façon à ce que s'il lui prenait la fantaisie de l'éteindre pour franchir sa garde, il n'aurait pas le temps de la rallumer qu'il joncherait déjà le sol en huit morceaux. Ainsi, lame contre lame, pointes à quelques centimètres de leurs fronts respectifs et muscles bandés de l'épaule au poignet, les deux hommes se toisaient intensément.

"Tu es tout sauf un chevalier, Jedi."

Sans pouvoir expliquer son intuition, Manubiwan rompit et plongea au sol. Une intense brûlure lui siffla à la tempe, et il n'eut que le temps de voir la lame de Robert s'allonger et percuter le mur derrière lui en vomissant des étincelles, avant de rouler contre la chaussée. Le chevalier ramena le faisceau rouge à une longueur convenable, et se retourna en arborant un visage sardonique.

Manubiwan roula sur l’asphalte. Puis, dès qu’il le put, étendit sa jambe, posa fermement un pied par terre, ce qui stoppa son roulé-boulé, et, en prenant appui sur ce dernier, fit un volte-face. Dans un même temps, il fouetta l’air au ras du sol. Son bourreau sauta péniblement pour éviter la lame, qui lui frôla les pieds et retomba lourdement quelques centimètre plus loin, dans le cliquetis de sa cotte, désormais bien visible au niveau de son ventre. Profitant de l’occasion, Manubiwan bondit sur son adversaire, portant un coup droit, espérant que l’homme n’aurait pas suffisamment prit ses appuis pour paré. Ce dernier dégagea la lame jaune avec classe, et reprit une série d’attaque.

Les coups pleuvaient, les deux belligérants restaient globalement au même endroit. Les néons s’étaient désormais éteint, soient parce qu’ils avaient prit des coups perdus, soient parce qu’une panne d’électricité avait interrompu leurs apport énergétiques. Seuls les contacts entre les lasers éclairaient maintenant le sombre tableau. Les adversaires ne s’apercevaient que l’espace d’un instant, Mais c’était plus qu’il n’en fallait pour permettre à Manubiwan de prévoir l’attaque suivante. Soudain, le Jedi vit une opportunité. La lame rouge fondit sur lui, au niveau de sa hanche. Revenant de sa dernière parade, il vint bloquer la tentative d’un geste fluide et ample. Les lames s’entrechoquèrent dans un gémissement électrique…

*Il est temps de finir ce combat qui n’a que trop duré…*

Manubiwan, pour la première fois depuis le début du combat, changea alors subtilement la position de ses pieds, afin que d’être en mesure de contre-attaquer. Effectuant le geste de la volte, il enroula son bras autour des deux avants bras de son adversaire qui tenait le sabre, et, de sa deuxième main, frappa violement sa prise, de façon à lui faire tombé son arme, prenant mille et une précaution pour ne pas se faire avoir par la taille variable du sabre écarlate et exécutant le geste avec rapidité. Tout ceci en une fraction de seconde. Le sabre rouge tomba.

Trêve de plaisanteries.

Robert saisit à son tour les bras qui s'étaient emmêlées autour des siens pour lui jouer un tour de passe-passe fort déplaisant, les écrasant tous deux dans son gantelet métallique. Les os du Jedi s'entrechoquèrent, et le chevalier écarta d'une main les membres antérieurs de son adversaire sur le côté, en lui infligeant un douloureux mouvement de torsion. Le champ enfin libre, il lui décocha un formidable uppercut au menton, fracassant l'une contre l'autre les mâchoires de son adversaire. Le coup propulsa Manubiwan en arrière, puis le fit s'affaler sur un segway. Celui-ci roula à reculons jusqu'à une cabine d'ascenseur tandis que son passager, bavant du sang, tentait maladroitement de ne pas tomber du véhicule.

Le sabre laser avait lui aussi glissé par terre lors de la culbute, et après être passé fugitivement au milieu des colonnes de véhicules garées sur l'allée, avait disparu du champ de vision des deux protagonistes. L'épée de Robert avait quant à elle repris sa forme originelle, et la lame d'acier valyrien rutilait dans la pénombre du souterrain. Un gigantesque pan d'obscurité s'approcha du Jedi effondré et le saisit au cou, en dépit des faibles gestes défensifs qu'il esquissait. La poigne se faisait brûlante, et la prise impitoyable. Manubiwan fut soulevé du sol comme un fétu de paille, et violemment adossé aux épaisses portes de l'ascenseur. L'arrière de son crâne le lancinait dangereusement.

Une courte lame sortit des ténèbres le temps d'un reflet, puis disparut.

Il est temps de conclure cette affaire.