Nouveaux arrivants et vétéran (pv Cherry)

« Hänsel, un petit garçon, et sa sœur Gretel sont les enfants d'un pauvre bûcheron. Craignant la famine, l'épouse du bûcheron - la mère des enfants - le convainc de les perdre dans la forêt. Hänsel et Gretel entendent son plan et, recueillant de petits cailloux blancs, marquent le chemin jusqu'à chez eux ; ainsi la tentative de les perdre échoue. Toutefois, la mère pousse le père à réessayer, et cette fois, les deux enfants n'ont que des morceaux de pain à jeter derrière eux. Une fois abandonnés en pleine forêt, ils réalisent que le pain a été mangé par les oiseaux.

En errant dans la forêt, Hänsel et Gretel trouvent une maison en pain (les versions suivantes parleront de pain d'épices) avec des fenêtres en sucre, qu'ils commencent à manger. L'habitante de la maison, une vieille femme, les invite et leur prépare un festin. Cependant, la vieille femme est une sorcière qui a construit la maison pour attirer les enfants, afin de les manger. Elle enferme Hänsel dans une cage, et fait de Gretel sa servante.

Gretel doit cuisiner afin d´engraisser son frère Hänsel et chaque jour, la sorcière vérifie s'il est suffisamment gras pour être mangé. Comme elle est à moitié aveugle, elle demande à Hänsel de lui donner son doigt et celui-ci lui tend à sa place un os. La sorcière a l´impression que Hänsel ne grossit pas et les enfants gagnent ainsi du temps. Mais un jour, folle de rage, elle n´a plus la patience d´attendre et décide de manger Hänsel.

Alors qu'elle se prépare à cuire Hänsel, la sorcière demande à Gretel de regarder dans le four pour voir s'il est prêt. Mais Gretel lui dit qu´elle est trop petite et la sorcière doit vérifier elle-même. Alors qu´elle se penche dans le four, Gretel la pousse et referme la porte derrière elle. La sorcière meurt ainsi carbonisée.

Les enfants prennent les joyaux de la maison de la sorcière et rejoignent leur domicile quelques temps après. »

Coup d’œil vaguement intéressé du beau parleur. Une cerise à la main, toujours. Les cheveux légèrement agités par une douce brise : on ne mourrait pas Carreau sans garder quelques avantages sur le vent. Le Pape suivait les deux nouveaux Atouts depuis un certain temps. Peu importe à vrai dire. Il avait fini par signifier sa ravissante présence avec un petit compte, tiré directement de l’imaginaire Terrien. Encore.

Les coïncidences s’enchaînaient à un rythme fou ces derniers centenaires. Dérangeantes et menaçantes pour l’Arcane Cinquième. Mais le temps n’était pas à la planète bleue – terrain de jeu considérablement plus éloigné que Decenta Emdor. Le temps était à l’Accueil des Nouveaux.

Ainsi, glissant la baie vermeille entre ses lèvres, la Cerise posa une main sur l’épaule du Soleil et passa un bras autours de la taille de la Lune, provocateur. Il avait une réputation à tenir, quand même. D’un ton amusé, il continua son monologue :

« Mais cela n’a rien à voir avec vous deux... Bienvenue HäaaaanTel et GreeeeeeSel !!! »

Le Pape ne prêtait aucune attention à ses interlocuteurs. Il préférait s’imaginer leurs réactions que les constater de ses yeux. Mais son imagination n’avait guère de liberté et il ne put que prêter une attitude déjà observée aux visages des demi-frères et sœurs. Une expression choquée. Amusante.
Mais l'humour de Cherry cachait toujours autre chose.
De beaucoup moins drôle.

[I'M BACK! I'M BACK! KISS KISS KISS!!!]

Les objets dangereux et contondants avaient une nette tendance à se tenir à une distance déraisonnable des organes vitaux de Cherry. Ce qui était dérangeant, sans plus. La lame d’Häntel était impressionnante par sa grosseur – au sujet duquel le Pape en avait dédié qu’il souffrait d’un complexe d’infériorité commun. Par contre, sa symbolique du bien était totalement foutue. Il allait y avoir du travail à faire…

L’attaqué leva la main devant l’arme au dernier moment – pour la classe – en faisant apparaître une fine pellicule d’un matériau transparent devant lui. Plus dur que le diamant. Son autre main avait profité de ce court intermède pour se glisser contre son visage, signifiant clairement une déception simulée. Toujours derrière son mur, il déclara d’une voix suave :

« On m’appelle Sakuranbo sur le continent Trèfle. Avec les Piques, je suis plutôt Čerešnǎ ou Kirsebær. Au royaume de Diandom, j’apprécie les pseudonymes Kirsche, Trešnja, Kérasi ou Gêlaz. Et sur la terre de feu, j’enchaîne les Cereja et Merizo sans ennui. Autrement, on peut aussi m’appeler de ces différentes façon : »

En appuyant avec son doigt sur la substance vitrifiée, la cinquième arcane fit apparaître diverses points lumineux, d’un rose-mauve agréable à l’œil.



Satisfait, il releva les yeux vers ses collègues et leva une main en l’air. Les doigts légèrement repliés vers l’intérieur. C. L’index et le majeur collés l’un contre l’autre, faisant face au pouce, les deux autres doigts repliés, en forme de fusil. H. Le pouce à l’intérieur, les doigts repliés. E. Le pouce à l’extérieur, les doigts repliés. R. Encore une fois. L’auriculaire et le pouce relevés, les autres baissés. Y.

Puis, de son autre main, il sortit un petit sifflet d’une poche intérieure de sa chemise. Il le porta à sa bouche et émis une longue tonalité, puis une courte, encore une longue, et une courte. Pause. Quatre courtes. Pause. Une courte. Une courte, un longue, une courte. Pause. Répétition. Une longue, une courte, deux longues. Sourire.

« J’en ai encore quelques autres, mais je suppose qu’on pourrait en rester là. Je suis Cherry. La Cerise. »

Il plaqua ce qui avait été le sifflet contre la vitre. Une carte. Le Pape.
Un claquement de langue plus tard, son bazar avait disparu.

« Et vous, vous êtes le Soleil et la Lune. Bienvenue sur Argone cher collègues … »

Et la Cerise s’inclina. Souriant toujours. Moqueur. Impatient qu’on lui saute encore à la gorge, que ce soit pour le tuer ou pour l’embrasser. Gresel, mis à part son patronyme honteux, restait plutôt mignonne. Cela changerait des demoiselles Papesse et Impératrice…